« Une amie qui savait que nous avions une chambre de libre, que nous avions aussi inscrit sur un site officiel, m’a appelé une semaine avant pour savoir si l’elle était encore. Une jeune femme Maryna en avait besoin. », explique Nicole. Thomas et elle n’ont jamais accueilli de personnes réfugiées auparavant.
Lorsqu’elle a éclaté, l’Ukrainienne, diplômée en droit et sociologie, n’a eu d’autre choix que de quitter son pays et de revoir ses projets. Maryna s’est ainsi retrouvée réfugiée en Suisse, alors qu’elle s’engageait, elle-même, activement dans son pays d’origine pour les droits humains et les personnes réfugiées.
De la cohabitation à l’amitié
Nicole et Thomas n’ont pas hésité : « Nous n’avions aucune information sur Maryna et bien sûr qu’on s’est posé des questions. Malgré cela, on a décidé d’ouvrir notre porte », déclare Thomas. Avec Nicole, ils n’ont pas seulement ouvert leur porte, mais aussi leur cœur à Maryna. « C’est de l’or, Maryna », tels sont les mots de Nicole.
En une année, ils ont vécu de nombreux moments de partage. Certains ont été plus marquants que d’autres, comme le mariage de Nicole et Thomas, leur fête d’été, le jour où Maryna a présenté son petit ami à sa famille d’accueil ou celui où Thomas a parlé par téléphone de plantation de pomme de terre avec le père de Maryna resté en Ukraine. De tous ces partages, une amitié est née.
Offrir du soutien
Nicole conseille de rester soi-même lorsqu’on accueille quelqu’un chez soi et de ne pas changer ses habitudes. La cohabitation fonctionne entre eux, notamment, car chacun a son espace privé. « Avoir un espace privé facilite énormément le développement personnel », souligne Nicole.
Il était essentiel pour Nicole et Thomas d’offrir à Maryna plus qu’un simple toit. « Nous voulions offrir du soutien, un port sûr » déclare Thomas. « Nous l’avons dès le début incluse et prise avec nous où nous allions, à des dîners, chez des ami-e-s », complète Nicole. Le couple ne trouve pas seulement important que la personne réfugiée accueillie vive sous son toit, mais aussi qu’ensemble, ils passent du temps.
Construire sa vie et son avenir
Au fil du temps, Maryna a construit sa vie, ici en Suisse. Elle a désormais ses ami-e-s, son réseau, un petit ami et des projets d’avenir, ceci notamment grâce à sa famille d’accueil. Au début, Maryna suivait un programme de formation à la Haute école bernoise et actuellement elle prend des cours intensifs de français. Le fait d’être incluse a compté pour elle. « Je suis arrivée seule et au début, il était très important pour moi de me sentir soutenue. Ma famille d'accueil a partagé avec moi sa maison, son confort, ses traditions, sa cuisine, ses expériences et ses relations. »
« Aujourd'hui, je peux dire que ma famille d’accueil est devenue ma famille », explique Maryna. Elle ajoute que depuis qu’elle vit avec Nicole et Thomas, elle n’a jamais été malade. « Ma santé va bien, je me sens bien, je me sens à la maison chez Nicole et Thomas », déclare avec un grand sourire Maryna.
Une porte toujours ouverte
« Si un jour, Maryna décide de partir, elle sait que la porte de notre maison lui sera toujours ouverte. Maryna fait partie de notre vie maintenant », déclare Nicole. Et s’ils devaient revivre cette expérience de famille d’accueil, Nicole et Thomas n’hésiteraient pas à la revivre et ouvrir à nouveau leur porte à une personne réfugiée.