Les personnes contraintes de fuir leur foyer à cause de guerres ou de persécutions n’ont jamais été aussi nombreuses. Beaucoup n’ont pas le choix et tentent de fuir vers l’Europe au péril de leur vie. La Suisse, avec sa longue tradition humanitaire, a une responsabilité particulière et se doit d’accorder sa protection à davantage de personnes. A travers une pétition commune, l’Entraide Protestante Suisse (EPER) et l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) demandent au Conseil fédéral de créer des voies d’accès légales afin d’accueillir un contingent annuel de 10 000 réfugiés.
Dans le monde, 84 % des 66 millions de réfugiés vivent dans des pays en développement, en général à proximité des régions en crise. Ces pays sont largement dépassés par la situation et ne sont pas en mesure de leur proposer ne serait-ce que des conditions de vie acceptables. Pour un grand nombre de réfugiés, la seule issue est de passer par des voies illégales, généralement au péril de leur vie. Sur les seules années 2016 et 2017, plus de 8000 personnes ont péri en Méditerranée. Pour les autres, la route s’arrête aux frontières de l’Europe qui se barricade de plus en plus rendant pratiquement impossible le dépôt d’une procédure d’asile dans un pays européen.
La Suisse peut mieux faire
Cette situation sans issue se répercute de manière dramatique sur les plus vulnérables – les femmes avec enfants en bas âge, les mineurs non accompagnés, les malades, les personnes âgées ou handicapées. Peter Merz, directeur de l’EPER, tient cette situation pour inacceptable : « C’est un devoir humanitaire que d’offrir une protection aux réfugiés. La Suisse tout particulièrement doit faire office de modèle. Nous pouvons faire beaucoup plus pour les réfugiés. »
C’est pourquoi l’EPER et l’OSAR lancent aujourd’hui une pétition commune intitulée « Des voies sûres et légales pour les réfugiés ». Elles demandent au Conseil fédéral d’utiliser les possibilités légales existantes pour permettre aux personnes les plus vulnérables d’arriver saines et sauves en Suisse. Elles demandent ainsi que les contingents de réfugiés soient augmentés à 10 000 personnes par année, dans le cadre notamment du programme de réinstallation de la Confédération.Le besoin de protection des réfugiés sera alors vérifié sur place, dans les régions en crise. Ensuite, les personnes particulièrement exposées pourront être directement amenées en Suisse, compte tenu de leur besoin de protection avéré. Miriam Behrens, directrice de l’OSAR, estime que « la Suisse a besoin d’une stratégie de réinstallation claire, élaborée avec la participation de toutes les parties prenantes. Le Conseil fédéral et les cantons doivent miser sur le long terme et augmenter les contingents de réfugiés. C’est la manière la plus simple, la plus sûre et la moins coûteuse d’offrir sa protection. »
La société civile a un rôle à jouer
Les pétitionnaires requièrent aussi de recourir plus fréquemment à des programmes de parrainage privé en coopération avec le HCR et les organisations de la société civile, au regroupement familial élargi ou aux programmes de bourses d’études pour les jeunes.
L’EPER et l’OSAR demandent en outre que soient créées les bases légales nécessaires pour renforcer les initiatives de la société civile et des Eglises en matière d’hébergement, d’accompagnement et de formation des personnes réfugiées en Suisse. Finalement, elles enjoignent de soutenir davantage les programmes d’intégration des cantons, des organisations non gouvernementales et des entreprises.
La pétition « Des voies sûres et légales pour les réfugiés » est soutenue par de nombreuses organisations de la société civile.
Questions
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