Actuellement, 35 % des personnes réfugiées d’Ukraine arrivées en Suisse sont logées dans des familles d’accueil. Ce sont donc plus de 25 000 personnes qui devraient sinon être hébergées dans des logements fédéraux. Un an après le début de l’invasion russe en Ukraine, l’hébergement privé contribue toujours de manière significative à éviter la saturation du système d’asile.
Cohabitation réussie
Derrière ce succès se trouvent la solidarité sans faille et la volonté d’entraide de la population. C’est ce que démontre l’enquête en ligne menée par l’OSAR, en collaboration avec la Haute école de Lucerne et la Haute école spécialisée bernoise, auprès de plus de 1000 familles d’accueil dans 19 cantons. Cette enquête a été réalisée fin 2022.
Les premiers résultats montrent que la cohabitation au sein des familles d’accueil fonctionne bien ou très bien dans la plupart des cas. Le succès dépend de nombreux facteurs. Dans presque toutes les familles d’accueil interrogées, les personnes réfugiées disposent d’au moins une voire plusieurs pièces, ce qui offre suffisamment d’espace privé d’un côté comme de l’autre. En outre, les indemnisations versées par les cantons aux familles d’accueil sont jugées adéquates et ont une influence positive sur la perception de la cohabitation et la durée de l’hébergement.
Un projet stable et intégratif
Le modèle de famille d’accueil s’avère stable. En effet, l’hébergement en famille d’accueil dure plus de trois mois dans plus de 70 % des cas et plus de la moitié des familles d’accueil ont prolongé leur engagement au moins une fois. Parmi les personnes réfugiées ayant quitté leur famille d’accueil, plus de la moitié ont emménagé dans leur propre logement et sont devenues autonomes.
Par ailleurs, l’hébergement en familles d’accueil favorise l’intégration des personnes réfugiées. Selon plus de 90 % des personnes interrogées, les familles sont très motivées et offrent un soutien précieux au quotidien. Elles sont également nombreuses à aider les personnes réfugiées sur des questions liées à la santé, aux démarches administratives, à la recherche d’emploi, à l’apprentissage de la langue, à l’organisation des loisirs et à d’autres domaines.
En outre, les relations et réseaux mis en place sont maintenus. En effet, plus de la moitié des familles d’accueil restent en contact avec les personnes réfugiées même après leur déménagement et près d’un tiers d’entre elles continuent de les soutenir.
Des investissements qui paient
Les investissements des cantons dans les familles d’accueil en tant que nouvelles parties prenantes du domaine de l’asile portent leurs fruits. Le soutien des autorités est réglementé très différemment d’un canton à l’autre et donc difficilement comparable. Les premiers résultats de l’enquête révèlent cependant un point commun : les vérifications préalables, ainsi que l’accompagnement et l’encadrement professionnels ont une incidence positive sur l’hébergement.
L’OSAR est donc confortée dans l’idée d’ancrer durablement le modèle de famille d’accueil et d’en faire bénéficier d’autres groupes de personnes réfugiées. « Nous voulons qu’à l’avenir les personnes réfugiées vivent au cœur de la société », explique Miriam Behrens, directrice de l’OSAR. Dans une vidéo réalisée à l’occasion de la première année écoulée depuis le début de la guerre en Ukraine, elle y dresse également un bilan du statut S et critique l’inégalité de traitement des personnes réfugiées.
Le rapport sommaire sur l’enquête en ligne offre un premier aperçu de la diversité des familles d’accueil et du soutien qu’elles apportent aux personnes ayant fui l’Ukraine.
Lionel Walter
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