L’OSAR demande un arrêt immédiat des renvois vers l’Afghanistan

11 août 2021

Compte tenu de la détérioration dramatique de la situation sécuritaire en Afghanistan, le renvoi des requérants d’asile déboutés vers ce pays est inacceptable du point de vue de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). Maintenant que l’Allemagne renonce également aux rapatriements, l’OSAR demande à la Suisse un arrêt explicite des renvois.

En raison de la grave détérioration de la sécurité en Afghanistan, certains pays européens ont mis un terme à tous les renvois de demandeurs d’asile déboutés. L’Allemagne a également annoncé un arrêt des renvois. Au vu de la violence et du chaos en Afghanistan, l’OSAR demande également à la Suisse un arrêt explicite des renvois. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) doit envoyer un message clair indiquant que les rapatriements seront stoppés en raison de la situation extrêmement précaire en matière de sécurité.

Les talibans progressent et ont pris le contrĂ´le d’une grande partie de l’Afghanistan, y compris plusieurs capitales provinciales. La population civile se trouve de plus en plus entre les fronts de guerre. Selon le HCR, quelque 360 000 Afghanes et Afghans sont en fuite depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. En raison des problèmes de sĂ©curitĂ©, le gouvernement afghan a demandĂ© dĂ©but juillet Ă  des pays europĂ©ens, dont la Suisse, de suspendre les retours forcĂ©s vers l’Afghanistan. Le SEM a toutefois maintenu sa pratique actuelle en matière de retour.

L’OSAR demande que le SEM renonce non seulement temporairement et pour des raisons logistiques aux retours, mais aussi qu’il décrète un blocage explicite des retours. Selon l’OSAR, il est inacceptable de renvoyer des personnes dans une zone de guerre. L’OSAR demande en outre que le SEM et le Tribunal administratif fédéral (TAF) renoncent à l’argumentation de l’alternative dite de protection interne, car il n’existe plus de zones ou de villes sûres en Afghanistan. Le SEM et le TAF doivent veiller à ce que les informations actuelles sur les pays soient prises en compte dans les procédures d’asile et de renvoi. Du point de vue de l’OSAR, la Suisse devrait accorder aux membres de la famille d’Afghanes et d’Afghans bénéficiant de l’asile ou d’une admission provisoire dans notre pays une délivrance facilitée de visas humanitaires.

Il y a actuellement en Suisse environ 170 requérants d’asile afghans obligés de quitter le pays. Ces dernières semaines, l’OSAR a attiré à plusieurs reprises l'attention sur la dégradation des conditions de sécurité en Afghanistan. Elle demande depuis des années l'abandon du rapatriement des requérants d’asile déboutés dans ce pays. Les autorités suisses sont actuellement d'avis qu'un renvoi reste raisonnable dans certaines régions d’Afghanistan, pour autant que les personnes concernées disposent sur place d’un réseau social et familial. Au vu des récents développements en Afghanistan, l’OSAR considère toutefois que la pratique actuelle de la Suisse est plus que jamais inacceptable.

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