L’OSAR rejette l’initiative de l’UDC et appelle au respect des droits fondamentaux

29 janvier 2025

L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) oppose un NON catégorique à l’initiative de résiliation 2.0 de l’Union démocratique du centre (UDC), « Pas de Suisse à 10 millions ! », et s’engage à la combattre. Le projet de mesures d’accompagnement que le Conseil fédéral a présenté aujourd’hui concerne également le domaine de l’asile. Celles-ci ne doivent en aucun cas restreindre l’accès à la procédure d’asile et aux autres droits fondamentaux des personnes en quête de protection. L’OSAR salue l’intention d’encourager davantage l’intégration sur le marché du travail des femmes arrivées en Suisse dans le cadre d’un regroupement familial.

L’initiative de résiliation 2.0 de l’UDC s’attaque non seulement à la libre circulation des personnes,mais entend aussi supprimer l’admission provisoire et, de ce fait, la protection des personnes déplacées par la guerre. Elle leur fait porter la responsabilité de la croissance démographique et des problèmes qui en découlent, les prive du droit à l’intégration et les précipite dans l’aide d’urgence. Bien loin de résoudre les problèmes environnementaux ou de faire baisser la population résidente, cette initiative de l’UDC ne fera au contraire que créer de nouveaux chantiers. L’OSAR lui oppose donc un NON catégorique et s’engage à la combattre vigoureusement.

Le Conseil fédéral rejette lui aussi fermement l’initiative de résiliation 2.0. Il entend relever les défis de l’immigration en Suisse au moyen de mesures d’accompagnement à l’initiative qu’il a présentées aujourd’hui. Il a toutefois notamment annoncé qu’il examinerait de nouveaux durcissements dans le domaine de l’asile. Dans ce contexte, l’OSAR souligne que l’accès à la procédure d’asile et les droits fondamentaux des personnes en quête de protection doivent être garantis en tout temps.

Tel doit aussi ĂŞtre le cas dans le cadre d’une procĂ©dure prĂ©alable d’examen de la recevabilitĂ© d’une demande d’asile, une mesure envisagĂ©e qui doit permettre de vĂ©rifier si les conditions sont ou non rĂ©unies pour l’instruction d’une demande d’asile et Ă  l’égard de laquelle l’OSAR se montre très critique. Une telle mesure ne doit en aucun cas conduire au rejet de demandes de protection pour des raisons formelles. Les motifs de la demande d’asile doivent continuer d’être examinĂ©s dans le cadre de la procĂ©dure ordinaire. 

Admission provisoire : l’incertitude complique l’intégration professionnelle

Le Conseil fédéral prévoit également d’élaborer des règles visant à renforcer le contrôle de l’admission provisoire. L’OSAR estime toutefois que leur mise en œuvre pourrait avoir un effet contre-productif. En effet, une telle mesure renforcerait encore l’incertitude pour les personnes concernées ainsi que pour les employeur·se·s potentiel·le·s, ce qui saperait notamment les efforts visant à intégrer plus rapidement les personnes déplacées par la guerre sur le marché du travail et à mieux exploiter le potentiel de la main-d’œuvre en Suisse. Elle risque par ailleurs d’entraîner une lourde charge bureaucratique et des coûts élevés pour un bénéfice vraisemblablement limité.

Encourager l’activité professionnelle des femmes migrantes

L’OSAR salue l’intention de davantage encourager l’intĂ©gration professionnelle des femmes arrivĂ©es en Suisse dans le cadre d’un regroupement familial. Ce groupe de personnes n’ayant pas droit Ă  l'aide de l'État, leur intĂ©gration est plus difficile Ă  promouvoir. Elles sont donc souvent confrontĂ©es Ă  la difficultĂ© de devoir financer elles-mĂŞmes leurs mesures d’intĂ©gration.

Restez informé-e sur les questions liées à la politique d'asile.

S'abonner Ă  la newsletter