Parti Socialiste (PS)
Le Parti Socialiste (PS) veut que la Suisse soit un lieu sûr pour les personnes forcées de fuir leur pays et entend lutter contre ce qui les pousse à prendre la route de l’exil. Il s’engage pour l’égalité de traitement des personnes en quête de protection et soutient à cet effet l’introduction d’un statut de protection humanitaire pour toutes les personnes déplacées qui ne satisfont pas aux critères de reconnaissance du statut de réfugié. Il revendique des taux d’aide sociale identiques pour toutes et tous, quel que soit le statut de séjour, des mesures d’intégration plus efficaces, la liberté de voyager et le droit au regroupement familial immédiat. Une autorisation de séjour doit être octroyée après cinq ans. Il s’engage également pour un droit de naturalisation plus progressiste qui permet la participation démocratique au plus grand nombre. Il demande à ce que la Suisse accueille davantage de personnes fuyant la guerre et les crises, selon un dispositif coordonné à l’échelle européenne. Le PS souhaite maintenir l’accord d’association à Schengen/Dublin « malgré la critique formulée à l’adresse de la politique actuelle de l’UE en matière de réfugié-es », mais « s’engagera, avec des alliés, en faveur d’une réforme urgente de l’accord ».
Les Vert-e-s
Les Vert-e-s veulent une « politique migratoire qui ouvre des voies sûres et offre la protection nécessaire à celles et ceux qui la requièrent ». Le parti demande notamment le remplacement du statut F par un statut de protection humanitaire, la régularisation collective des sans-papiers et une aide sociale couvrant les besoins vitaux pour les personnes déboutées. Il veut encourager l’intégration professionnelle des personnes exilées en supprimant l’obligation pour les personnes requérantes d’asile d’obtenir une autorisation pour travailler, en les encourageant à accomplir une formation initiale ou continue et en délivrant un permis de travail aux personnes déboutées également. Les Vert-e-s rejettent la « forteresse Europe » et demandent la création d’un délit de refoulement illégal (pushback). Ils appellent à une Suisse « généreuse » dans l’octroi de visas humanitaires et à l’égard des contingents de réinstallation, veulent réintroduire le dépôt de demandes d’asile en ambassade ou en consulat et notamment reconnaître l’exil causé par les conséquences négatives du réchauffement climatique et la persécution en raison du genre ou de l’orientation sexuelle comme des motifs donnant droit à l’asile.
Les Vert’libéraux
Les Vert’libéraux plaident pour « une politique d’immigration responsable et prévoyante afin de renforcer notre économie en accord avec notre tradition humanitaire ». Le parti attache une grande importance à la célérité des procédures d’asile « afin de garantir la protection et la sécurité des demandeurs d’asile », ce qui permettrait également d’éviter les abus du système d’asile. Les Vert’libéraux demandent une exécution conséquente en cas de décision d’asile négative et l’élaboration d’autres accords de réadmission à cette fin. Le parti se dit favorable au remplacement de l’admission provisoire par un statut de protection humanitaire. Il soutient des incitations pour encourager l’intégration tout en demandant aux personnes concernées qu’elles fassent preuve d’une « volonté d’intégration claire » et se tiennent prêtes à « fournir des efforts pour parvenir à une vie autonome dans le pays, sans l’aide de l’État ». Il salue les projets de réforme de l’UE « concernant de nouvelles procédures d’asile aux frontières extérieures, ouvrant la voie à une plus grande solidarité entre les États membres » et refuse que les procédures d’asile se déroulent dans des centres administratifs situés en dehors du territoire de l’Europe. Les Vert’libéraux demandent que les contingents des programmes de réinstallation soient augmentés et exploités.
Parti évangélique (PEV)
Pour le Parti évangélique (PEV), la politique en matière de migration débute avec l’aide au développement : « Un monde plus équitable et une lutte efficace contre la pauvreté contribuent à éviter un flux migratoire trop important ». Selon le parti, quiconque dépose une demande d’asile a droit à une procédure correcte et rapide. La protection doit être octroyée aux personnes persécutées, ce qui « vaut en particulier pour les chrétiens qui sont soumis à des répressions de tout type dans leur pays par l’État et la société ». Le PEV veut des procédures d’asile plus rapides (six mois maximum) et précise que la protection juridique doit être assurée. Il demande des « décisions humaines » dans les cas de rigueur et des autorisations de séjour pour les sans-papiers de longue date. Il est également favorable à l’hébergement privé « dans des conditions clairement définies ». Il convient de promouvoir et exiger l’intégration de personnes étrangères avec droit de séjour. Le PEV plaide pour une « répartition équitable » des requêtes initiales entre tous les États Dublin et pour l’admission d’un contingent annuel d’au moins 500 personnes réfugiées, en plus des procédures d’asile normales.
Le Centre
Le Centre rejette tant une totale ouverture des frontières qu’un cloisonnement complet. Le parti plaide pour une politique migratoire honnête, à la fois « humaine et résolue » et qui « porte haut la tradition humanitaire de la Suisse ». Cela signifie « soutenir les personnes qui ont besoin d’aide, sans pour autant cautionner les comportements abusifs ». Le Centre veut octroyer l’asile aux personnes effectivement persécutées et vulnérables. Il demande toutefois aussi des procédures d’asile plus efficaces, afin que les personnes qui ne sont pas sujettes au droit d’asile en Suisse soient renvoyées plus rapidement dans leur pays d’origine. Le Centre revendique par ailleurs une offre de formation linguistique, car « la maîtrise d’une langue nationale est justement un facteur clé pour une intégration réussie ». Le Centre défend une loi sur la nationalité stricte, car il voit dans les naturalisations « l’aboutissement d’une intégration réussie ». Enfin, le parti revendique « la prévention active des sociétés parallèles, afin que nous puissions continuer à vivre dans une communauté ouverte et tolérante ».
Parti libéral-radical (PLR)
Le Parti libéral-radical (PLR) envisage principalement la politique migratoire sous un angle économique : il s’oppose à « l’immigration incontrôlée de réfugiés de la pauvreté et économiques », veut empêcher « l’immigration dans les systèmes sociaux » et n’octroyer le regroupement familial, selon lui coûteux, qu’à des conditions strictes. Il considère que le système de contingentement des États tiers doit être réformé afin de mieux répondre aux « besoins de l’économie suisse et plus particulièrement des jeunes entreprises ». Le PLR appelle à l’« application systématique » des transferts Dublin et se dit favorable aux réformes du régime européen pour « garantir une protection des frontières extérieures conforme aux droits de l’homme, [respecter] les directives européennes en matière de retour et [développer] une clé de répartition équitable dans les États Dublin ». L’encouragement des retours volontaires doit être accéléré et de nouveaux accords de réadmission doivent être conclus ; les aides au développement doivent notamment être réduites pour les pays d’origine « non coopératifs ». Les programmes de réinstallation ne doivent être autorisés « que si des capacités existent ».
Union démocratique du centre (UDC)
L’Union démocratique du centre (UDC) défend une politique de l’asile extrêmement restrictive qui repose sur la peur et le cloisonnement. Le parti requiert que les personnes déboutées ne reçoivent plus que le « minimum vital » et que les personnes requérantes d’asile, sans-papiers et admises à titre provisoire soient assurées auprès d’une caisse séparée aux prestations limitées. L’UDC demande aux États européens d’appliquer « à la lettre » les accords de Schengen et Dublin tout en appelant en même temps à la réintroduction des contrôles à la frontière en Suisse. Il demande une externalisation des procédures d’asile dans des États tiers ou des centres fermés dans des zones de transit à la frontière suisse « afin que les migrants de l’asile ne se trouvent pas sur le sol helvétique ». Le parti veut que les personnes venant d’États tiers sûrs ne puissent plus déposer de demandes d’asile en Suisse et mettre fin à la participation aux programmes de réinstallation et que l’aide au développement soit « entièrement mise au service de la politique migratoire » et liée à la réadmission des personnes déboutées.