Les modifications de la LEI peuvent avoir de graves conséquences pour les étrangères et étrangers bénéficiant de l'aide sociale. Toute personne qui bénéficie d’un soutien financier de la part de l'État pendant une période prolongée risque en effet désormais de voir son autorisation d'établissement révoquée, voire d’être renvoyée. Or, à l'heure actuelle, nombreuses sont les personnes à être menacées de tomber malades ou de perdre leur emploi en raison de la pandémie du coronavirus ; deux situations qui mènent souvent à l’aide sociale : « La pauvreté peut nous toucher toutes et tous. Que ce soit en raison d’une perte d’emploi, d’un accident, d’une crise économique, d’une maladie, d’un divorce ou de toute autre urgence personnelle », écrit le comité à l’origine de la pétition. « Notre système social est donc là pour nous garantir à toutes et tous une vie décente dans de telles situations. » Le comité souligne qu'il est urgent de procéder à des changements législatifs afin que les personnes qui vivent en Suisse depuis des décennies, y ont élevé leurs enfants, y ont travaillé et payé des impôts, et qui se sont retrouvées dans une situation d'urgence sans qu’il y ait aucune faute de leur part, ne perdent pas leur droit de séjour. La pétition demande au Conseil national d'approuver l'initiative parlementaire « La pauvreté n'est pas un crime ». Celle-ci prévoit que la révocation de l’autorisation de séjour ou de l’autorisation d'établissement en cas de recours à l'aide sociale après dix ans de résidence en Suisse ne soit plus possible pour autant que les personnes concernées ne sont pas délibérément tombées dans la pauvreté ou qu’elles n’aient pas rechigné à en sortir.
Les personnes réfugiées et migrantes originaires de pays en guerre ou en guerre civile qui ont finalement obtenu une autorisation de séjour permanente en raison de leur intégration avancée et qui sont contraintes de recourir à l’aide sociale pendant une période prolongée sont directement touchées par ce durcissement. Depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle LEI, les cantons peuvent réexaminer et éventuellement ordonner le renvoi de personnes qui bénéficient de manière prolongée de l’aide sociale. Pour les personnes réfugiées de pays en guerre au bénéfice d’une autorisation de séjour permanente, garder un emploi et ne pas tomber dans l'aide sociale sont donc essentiels. La menace que constituent un nouvel examen de leur cas et leur renvoi potentiel en cas de recours à l’aide sociale pousse les gens à renoncer au soutien nécessaire.
L’OSAR soutient les exigences de la pétition et appelle à sa signature.