Sauvetage en mer : le Parlement européen exige des mesures concrètes rapides

14 juillet 2023

Le Parlement européen veut lutter contre les décès en Méditerranée. Par une demande détaillée, il appelle les autorités nationales, les États membres et les institutions de l’Union européenne (UE) à prendre des mesures concrètes, et plus précisément à mettre en place une mission européenne de recherche et de sauvetage. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) salue l’avis clair du Parlement européen et attend des organes compétents qu’ils mettent ses exigences en œuvre.

La demande a Ă©tĂ© adoptĂ©e par le Parlement europĂ©en le 13 juillet par voie de rĂ©solution. Si elle n’est donc pas juridiquement contraignante, elle reflète nĂ©anmoins un vaste consensus transcendant largement les divisions des partis et groupes parlementaires. Il convient Ă  prĂ©sent de saisir la balle au bond. Comptant 19 points au total, le texte appelle en prioritĂ© Ă  la crĂ©ation d’une mission europĂ©enne de recherche et de sauvetage devant ĂŞtre mise en Ĺ“uvre par les États membres et par Frontex, une mesure demandĂ©e de longue date par l’OSAR après la forte limitation des mesures de sauvetage en MĂ©diterranĂ©e par les autoritĂ©s publiques ces dernières annĂ©es. La Suisse aussi devrait s’engager pour la mise en place d’un système de sauvetage en mer pĂ©renne, organisĂ© Ă  l’échelle europĂ©enne, et y contribuer sur les plans financier et opĂ©rationnel.

Le Parlement européen appelle fondamentalement les États membres, mais aussi l’UE et Frontex à adopter une approche plus proactive et coordonnée des opérations de recherche et de sauvetage. Il invite les États membres à faire pleinement usage de tous les navires pouvant servir aux opérations de recherche et de sauvetage, y compris les navires exploités par des organisations non gouvernementales (ONG). Les États membres doivent par ailleurs garantir que leurs ports sûrs les plus proches restent ouverts aux navires des ONG et ne pas entraver, voire incriminer le travail de sauvetage réalisé par les ONG.

Il faut davantage de voies d’accès légales

Le Parlement demande également que soit examinée la possibilité de lier l’octroi de financements européens aux États membres à la garantie d’une assistance rapide aux personnes en mer. Il évoque aussi à cet égard la collaboration avec les États tiers. Les député-e-s demandent par exemple que les allégations de violations graves de droits fondamentaux par les garde-côtes en Libye soient examinées et qu’il soit mis fin à la coopération avec la Libye si ces violations sont avérées.

Enfin, le Parlement europĂ©en rĂ©affirme que des voies sĂ»res et lĂ©gales constituent le meilleur moyen d’éviter les pertes humaines et presse les États membres de renforcer les mesures de rĂ©installation du HCR et, « lorsque cela est nĂ©cessaire Â», de mettre en place des couloirs humanitaires vers l’Union europĂ©enne. Il s’agit lĂ  encore d’une demande de longue date de l’OSAR. Compte tenu du fait que les frontières extĂ©rieures de l’Europe sont repoussĂ©es toujours plus loin au moyen d’accords douteux, le nombre de routes migratoires sĂ»res vers l’Europe diminue Ă  vue d’œil. L’OSAR s’engage donc pour la crĂ©ation d’un plus grand nombre de voies d’accès rĂ©gulières qui permettent aux personnes ayant droit Ă  une protection de se rendre en Europe, mais aussi en Suisse en toute sĂ©curitĂ©.

L’OSAR attend de la Suisse qu’elle tienne Ă©galement compte des demandes claires du Parlement europĂ©en dans son travail au niveau europĂ©en, en particulier dans le cadre du Conseil « Justice et Affaires intĂ©rieures Â» ainsi qu’au sein du conseil d’administration de Frontex, et qu’elle s’engage encore plus rĂ©solument pour la protection des vies humaines en MĂ©diterranĂ©e.

Notre travail n'est possible qu'avec votre soutien. 

Faire un don