Après la victoire électorale des partis de droite en mars 2018, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (Lega) a fait tout son possible pour tenir ses promesses électorales et réduire massivement les dépenses liées au système d’asile italien. Plusieurs centres d’hébergement ont ainsi été fermés immédiatement après les élections et des postes de l’administration, pourtant nécessaires au fonctionnement du système d’asile, n’ont pas été reconduits. Le 5 octobre 2018, le décret Salvini sur la sécurité et l’immigration est entré en vigueur.
Des rapports d’ONG locales et d’avocat-e-s italien-ne-s confirment que les durcissements de la législation italienne introduits par le décret Salvini ont considérablement affecté la situation sur le terrain. Les coupes budgétaires ont eu un impact négatif sur les conditions d’accueil dans les centres d’accueil, réduisant encore davantage l’accès aux soins et à l’assistance juridique. En Italie, les personnes requérantes d’asile se trouvent souvent dans une situation de pauvreté matérielle extrême qui ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, comme se nourrir, se laver et se loger. Cette situation a des effets négatifs sur leur santé physique et/ou psychique et, en fin de compte, porte atteinte à la dignité humaine.
Le renseignement de l’OSAR publié le 8 mai 2019 examine la situation actuelle du système d’asile italien et analyse en détail les effets du nouveau gouvernement et de la nouvelle législation. Il se penche également sur la jurisprudence nationale et internationale récente en lien avec l’évolution de la situation du système d’asile italien.
Selon les informations dont dispose l’OSAR et sa propre documentation sur la situation des personnes requérantes d’asile transférées en vertu du règlement Dublin III, l’Italie n’est plus en mesure de garantir un accueil adéquat et, partant, le respect des droits des personnes requérantes d’asile. L’OSAR est d’avis que les personnes requérantes d’asile, notamment les personnes vulnérables, ne devraient donc plus être transférées vers l’Italie. La responsabilité de la Suisse ne s’arrête pas à ses frontières.