Car entre-temps, sa femme Salam et leurs enfants ont aussi dû fuir l’Érythrée; ils croupissent dans un camp de réfugiés en Éthiopie. Lorsque Kibrom est enfin reconnu officiellement en tant que réfugié, le regroupement familial est autorisé et les retrouvailles peuvent avoir lieu.
Les dangers de la fuite
Kibrom Gebremedhin a fui seul d’Érythrée jusqu’en Suisse pour échapper à l’arbitraire du régime et à la perspective d’être asservi sa vie durant. Pour sa famille, il s’est exposé aux dangers de la fuite par voie terrestre et maritime; il a engagé toute sa fortune et risqué sa vie. Il reste une trace des horreurs qu’il a vécues, car Kibrom les a consignées jour après jour dans son petit calepin. Il y a la marche à pied seul à la frontière soudanaise. L’absence de scrupule des passeurs. Il y a l’armée, les milices et les policiers de Libye qui dépouillent sans pitié les personnes en quête de protection, les enlèvent, les torturent et les revendent comme de vulgaires marchandises. Il y a la traversée du désert, sans nourriture, avec une seule bouteille d’eau par jour. Et enfin la traversée dangereuse vers la Sicile sur un bateau bondé. Seul un réfugié sur deux survit à ce périple. Kibrom est l’un d’eux.
Pour des voix d’exil sûres
Avec votre soutien, nous nous engageons pour créer des voies d’exil légales qui permettent aux personnes vulnérables de gagner la Suisse en sécurité. Avec le généreux soutien de 38 000 signataires, nous avons pu adresser l’an dernier la pétition «Pour des voies d’exil sûres et légales» au Conseil fédéral. Avec vous, nous continuons à faire en sorte que les personnes persécutées aient une voix en Suisse.