Texte et photo de Karin Mathys, rĂ©dactrice Ă lâOSAR
Une des missions de votre association est dâaccompagner et de conseiller vos patients, principalement dans le domaine de la santĂ© respiratoire. Quel Ă©tait le besoin au sein de la LPV de faire appel Ă lâexpertise de lâOSAR?
La LPV accompagne plus de 12â000 patients souffrant de pathologies respiratoires. Chaque collaboratrice et collaborateur travaille donc directement avec des ĂȘtres humains, sans quâil sâagisse forcĂ©ment de personnes issues de la migration. Il ne faut pas aller bien loin pour rĂ©aliser quâil y a des diffĂ©rences culturelles entre chaque individu. Quâil sâagisse de femmes, dâhommes, de jeunes ou de personnes ĂągĂ©es, issus de communautĂ©s religieuses ou non, peu importe, chacun de nos patients porte en lui un bagage pluriel, qui lui est propre. A partir de ce raisonnement, on comprend que la communication entre le collaborateur de la LPV et le patient peut devenir une source potentielle dâincomprĂ©hension et de jugements vis-Ă -vis de lâautre. Comme nos collaborateurs, soignants, administratifs ou travailleurs sociaux, sont tous les jours au contact des patients, il me semblait important dâorganiser une formation continue avec lâOSAR afin de prĂ©venir et de mieux gĂ©rer les dimensions sensibles de la communication interculturelle.
La formation continue proposĂ©e Ă vos employĂ©s est le rĂ©sultat dâune collaboration Ă©troite entre la LPV et lâOSAR. Comment sâest-elle construite?
AprĂšs avoir trouvĂ© le nom de lâOSAR sur Internet, je me suis entretenue une premiĂšre fois avec les formateurs, leur ai prĂ©sentĂ© le travail de nos Ă©quipes et leur ai fait part des enjeux auxquels ils Ă©taient confrontĂ©s. Nous avons par exemple abordĂ© la question des stĂ©rĂ©otypes et des prĂ©jugĂ©s dans les relations professionnelles. Ils ont ensuite mis en place une plateforme dâĂ©change en ligne sur laquelle ils ont partagĂ© toutes sortes de documents, dont des textes, des images et des graphiques. Les participants ont rapidement eu accĂšs Ă ce mur digital et ont ainsi pu formuler leurs attentes et poser des questions en amont et en aval de la formation. GrĂące Ă cet outil, lâOSAR a dĂ©veloppĂ© et conçu un cours sur mesure, rĂ©pondant aux besoins de nos employĂ©s. Il ne sâagissait pas dâun cours ex-cathedra, bien au contraire, lâapproche Ă©tait inclusive et collaborative.
A qui sâest adressĂ©e la formation et comment a-t-elle Ă©tĂ© reçue par les participants?
Au total, 40 personnes, majoritairement des soignants mais aussi des administratifs, des travailleurs sociaux et des membres de la direction, ont suivi la formation sur une journĂ©e. Je ne vous cache pas quâil y a dâabord eu des rĂ©ticences. Certains disaient: ËJe ne suis pas raciste, pourquoi devrais-je y aller? Ë. Puis, durant la journĂ©e de la formation, on a observĂ© des changements de posture. Les participants se sont trĂšs vite sentis Ă lâaise avec les formateurs de lâOSAR, dont les personnalitĂ©s sympathiques et chaleureuses sont de grands atouts. Ils se sont bien amusĂ©s grĂące au cĂŽtĂ© ludique de certains exercices participatifs, tout en accumulant des connaissances thĂ©oriques. Ils ont reçu de bons outils pour apprĂ©hender lâautre, comprendre son rapport Ă la maladie, y ĂȘtre attentif, sans porter de jugements hĂątifs. En rĂ©sumĂ©, malgrĂ© quelques rĂ©ticences Ă prendre part au cours, lâexpĂ©rience a Ă©tĂ© trĂšs positive. LâidĂ©e est de dorĂ©navant proposer cette formation Ă nos collaboratrices et collaborateurs tous les deux-trois ans. Je lâai aussi recommandĂ©e aux autres Ligues pulmonaires cantonales.