Le rapport avait été initialement transmis au Spiegel, à Lighthouse Reports et au portail Frag den Staat et peut actuellement être téléchargé dans une version recopiée sur le site web du Spiegel. La Republik a évalué le rapport et rendu publiques les « conclusions accablantes » des enquêtrices et enquêteurs de l'OLAF le 13 octobre.
Selon Republik, l'autorité antifraude de l'Union Européenne (UE) a reçu des éléments de preuve et a pris des mesures contre Frontex fin 2020. Elle a perquisitionné les locaux de la direction de Frontex, a analysé d'innombrables lettres, e-mails et vidéos et a rassemblé les résultats de ses investigations dans un rapport en 2021. Celui-ci n'a jusqu'à présent pas été publié et n'a été présenté qu'oralement aux parlementaires européens, selon la Republik. Celui-ci ne décrit pas seulement les accusations massives adressées à Frontex en matière de violation des droits fondamentaux et des droits humains, comme le prouve le rapport. La direction de Frontex aurait plutôt contourné ses propres organes de contrôle, comme le Bureau des droits fondamentaux, empêché des clarifications internes et rendu inaccessibles les éléments correspondants. Les conclusions du rapport de près de 130 pages sont claires et précisess, comme l'explique la Republik : la direction aurait ignoré des indices de violations des droits humains, aurait même donné des instructions pour fermer les yeux lors de push-backs, et aurait en outre dissimulé des comportements illégaux des autorités nationales de protection des frontières. Le chef de Frontex Leggeri a donc dû démissionner à une date précipitée.
Concernant la situation aux frontières extérieures de l'UE et le rôle de Frontex, l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) a rédigé en avril 2022 un document proposant différentes solutions. Elle y souligne l'urgente nécessité d'une réforme de Frontex : il faut un système indépendant et efficace de signalement, d'enquête et de surveillance de l'agence et le rôle du délégué aux droits fondamentaux et des observatrices et observateurs des droits fondamentaux doit notamment être renforcé. En outre, un contrôle indépendant et complet de tous les renvois de personnes dont les demandes de protection ont été rejetées est nécessaire.