Le tollé suscité par l'ancien ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini est retombé, mais les conséquences de sa politique des réfugiés imprévoyante et misanthrope continuent à se faire sentir : début 2020, l’OSAR a exposé en détail dans un rapport exhaustif les terribles répercussions des changements apportés en octobre 2018 à la législation en matière d’asile. Entre-temps, quelques-unes de ces modifications ont déjà été corrigées sur le papier et parfois annulées par la sans parti Luciana Lamorgese qui a pris la succession de Matteo Salvini. L’actuelle mise à jour (en allemand) montre toutefois que cela ne résout pas les problèmes qui existaient déjà avant l’ère Salvini et qu’un acte législatif ne peut pas non plus rétablir immédiatement le statu quo antérieur.
Il est d’autant plus important de savoir quelles sont les conditions d’accueil que rencontrent en ce moment, compte tenu de la pandémie de Covid-19, les personnes renvoyées en Italie en vertu du règlement Dublin III ou en application d'un accord de réadmission. L’Italie a été très touchée par la pandémie : le nombre de personnes dans le besoin a augmenté, alors que le nombre de lits dans les hébergements d’urgence a dû être réduit de moitié. La situation sur le marché de l’emploi s’est encore dégradée pendant la pandémie de Covid-19 et de la dégradation de la situation économique globale en 2020 et 2021. Il n’y a pas assez de soutien pour les personnes en cours de procédure d’asile, ni de perspectives pour les bénéficiaires d’une protection.
L’OSAR a publié en janvier 2020 son dernier rapport complet sur le système d'asile et d'accueil italien. Veuillez-vous y référer pour des explications générales. Les répercussions des changements de loi introduits par Matteo Salvini sur le système d’asile italien déjà très fragmenté et surchargé y sont en outre décrites en détail. Sous réserve des adaptations induites par le décret Lamorgese dont il est question dans la mise à jour, les considérations émises dans le rapport 2020 sont toujours valables. Comme la situation des personnes transférées en Italie ne s’est nullement améliorée ou alors seulement sur le papier, l’OSAR déconseille toujours les transferts des personnes requérantes d’asile vers l’Italie.
Cette mise à jour a été effectuée avec l’association borderline-europe qui observe la situation aux frontières de l’Europe et tient aussi une antenne en Sicile depuis 2009.