Le 29 juin dernier, la session des personnes réfugiées a réuni quelque 125 personnes à l’hôtel de ville de Berne. Après l’allocution de bienvenue du conseiller fédéral Beat Jans, les rapports de neuf commissions spécialisées ont été présentés. Plus de 100 député·e·s du Parlement des réfugiés s’étaient minutieusement préparé·e·s aux différentes thématiques examinées, parmi lesquelles figuraient des questions liées au droit de séjour, des préoccupations éducatives et de santé publique ou encore la situation des personnes réfugiées vivant avec un handicap. Les interventions entrent ensuite dans le débat politique et public grâce aux femmes et hommes politiques intéressé·e·s, aux médias ainsi qu'aux conférences spécialisées.
Les rapports des commissions ont été suivis l’après-midi d’un volet public avec table ronde consacrée à la question « Politique d’asile : à quel point est-elle juste ? ». Lors du débat, des conseiller·ère·s nationaux·ales des Vert’libéraux, du PEV, du PES et des Vert-e-s ont fait part de leurs observations sur les différentes interventions et ont évalué leurs chances de succès au Parlement. Les personnes assistant à la session ont également pu poser leurs questions aux élu·e·s politiques. La discussion a montré que bon nombre des recommandations formulées étaient déjà envisagées dans le débat politique. C’est ainsi qu’un projet visant à réglementer l’accès aux bourses d'études pour les personnes admises à titre provisoire sera soumis au vote dans le canton de Zurich au mois de septembre, à la suite d’une motion examinée par l’OSAR dans un avis récent. Le débat a en même temps mis en lumière la lourdeur de certains processus décisionnels politiques et les obstacles à surmonter pour les personnes réfugiées qui souhaitent faire entendre leur voix.
La participation active des personnes réfugiées, un objectif stratégique de l’OSAR
Le renforcement de la participation active des personnes réfugiées fait partie des objectifs stratégiques de l’OSAR. Il y a quelques semaines, celle-ci a organisé, en collaboration avec le bureau du HCR pour la Suisse et le Liechtenstein, un Symposium sur l’asile consacré à cette question. Elle se félicite donc de la tenue d’événements tels que la session des personnes réfugiées, qui permettent à celles-ci de s’immiscer dans le débat politique par l’entremise de décideur·se·s. L’OSAR soutient l’événement depuis sa première édition, tant sur le plan idéologique que technique.
Un meilleur ancrage institutionnel est nécessaire
Malgré des développements continus, le Parlement des réfugiés n’est toujours pas suffisamment ancré au niveau institutionnel. C’est ce qui l’a poussé, avec le soutien du HCR et de l’organisation suisse National Coalition Building Institute (NCBI), à commander une étude sur les possibilités de professionnalisation et de développement structurel. L’OSAR salue les résultats de cette enquête. La professionnalisation et l’institutionnalisation du Parlement des réfugiés pourraient contribuer de manière substantielle, car durables et donc continues, au renforcement de la participation politique des personnes réfugiées.
Contexte du Parlement des réfugiés
Le Parlement des réfugiés est né en 2021 du projet « Nos voix » de NCBI. Les deux projets visent à renforcer la participation des personnes réfugiées. Le Parlement des réfugiés a adopté une trentaine d’interventions lors de ses sessions de 2021 et de 2022. En 2023, des idées et stratégies sur des thématiques spécifiques ont été élaborées et mises en œuvre par différentes commissions. Les thématiques en question ont été approfondies lors de la session des personnes réfugiées de 2024.