Depuis la mobilisation partielle de la population en Russie, les flux migratoires en provenance de Russie ont fortement augmentĂ©. Les mĂ©dias parlent actuellement de vols complets et de billets proposĂ©s au prix fort. Selon l'OSAR, les objecteurs de conscience et dĂ©serteurs russes ont besoin dâun accĂšs immĂ©diat Ă une protection en vertu du droit dâasile. Pour cela, ils doivent pouvoir entrer rapidement en Suisse pour y dĂ©poser leur demande dâasile. Le danger qu'ils encourent sera alors examinĂ© au cas par cas. Les ambassades suisses pourraient dĂ©livrer rapidement un visa humanitaire aux personnes en danger pour lâentrĂ©e en Suisse. Il sâagit dâune mesure applicable immĂ©diatement pour aider les personnes concernĂ©es. La pratique en matiĂšre de visas humanitaires est gĂ©nĂ©ralement trop restrictive. La situation actuelle en Russie montre bien lâimportance de cet outil.
Des voix politiques se font Ă©galement entendre en faveur de la rĂ©introduction de la possibilitĂ© de dĂ©poser une demande dâasile auprĂšs dâune ambassade de suisse Ă l'Ă©tranger supprimĂ©e en 2012. L'OSAR approuve cette demande sur le fond. Cela nĂ©cessiterait toutefois une modification de la lĂ©gislation, ce qui peut prendre beaucoup de temps. La procĂ©dure d'asile Ă l'ambassade n'est donc pas une solution rapide.
Les objecteurs de conscience et dĂ©serteurs russes ont des chances dâobtenir lâasile en Suisse. Cela malgrĂ© une clause dâexception dans la Loi sur lâasile (article 3, alinĂ©a 3) selon laquelle les personnes qui sont exposĂ©es Ă de sĂ©rieux prĂ©judices au motif qu'elles ont refusĂ© de servir ou dĂ©sertĂ© ne sont pas des personnes rĂ©fugiĂ©ess. En effet, la Convention de GenĂšve relative au statut des rĂ©fugiĂ©s protĂšge les objecteurs de conscience et les dĂ©serteurs qui encourent une peine disproportionnĂ©e parce que leur comportement est qualifiĂ© dâopposition politique Ă lâĂ©gard de leur pays dâorigine. Ă cette condition, les personnes concernĂ©es satisfont Ă la qualitĂ© de rĂ©fugiĂ© au sens de la Convention de GenĂšve et doivent donc ĂȘtre reconnues comme telles. La vĂ©racitĂ© de cette situation devra quant Ă elle ĂȘtre examinĂ©e au cas par cas.