Interview et photographie : Barbara Graf Mousa, rédactrice à l’OSAR
Cihan Dilber, vous enrichissez de nombreuses offres de formation de l’OSAR grâce à vos connaissances spécialisées et vos diverses expériences dans le domaine de l’exil, de l’asile et de la migration. Comment avez-vous entendu parler de l’OSAR ?
« J’ai découvert l’OSAR en faisant des recherches sur Internet et j’ai commencé à suivre ses activités sur les réseaux sociaux. Pour être franc, je ne savais pas que l’équipe de formation de l’OSAR proposait ce type de travail pour les personnes réfugiées en Suisse. En réalité, c’est l’OSAR qui m’a trouvé, et non l’inverse. »
Par quel biais ?
« Par le Parlement des réfugiés, auquel je participe depuis deux ans. Cet organe permet aux personnes réfugiées de tous les cantons de se retrouver entre elles, mais aussi d’échanger au niveau international avec des personnes réfugiées reconnues de différents pays et cultures. Nous discutons de nos problèmes et présentons des solutions au sein de groupes de travail. Un participant a mentionné mon nom à l’OSAR, qui a immédiatement pris contact avec moi. »
Êtes-vous également une ressource pour les juristes dans le domaine de l’asile en Suisse ?
« L’OSAR m’a demandé de faire un exposé à partir de mes expériences pour un séminaire complet avec des juristes, qui accompagnent et soutiennent les personnes requérantes d’asile dans les centres fédéraux pour requérants d’asile, pendant les phases d’entretien et les auditions. J’ai accepté la proposition avec plaisir. »
Quel est votre rôle dans l’équipe de formation de l’OSAR ?
« Lorsque l’OSAR organise un événement public ou un cours sur la Turquie, je donne une conférence. Je parle de ma vie avant, pendant et après avoir quitté mon pays. J’explique la situation en Turquie et les répercussions sur la population. Lors des cours ou des formations continues pour adultes et jeunes, je raconte mon exil et partage mes expériences en tant que personne requérante d’asile et réfugiée reconnue en Suisse. J’aime participer à la vie sociale et entrer en contact avec de nouvelles personnes. C’est un plaisir d’apprendre quelque chose de nouveau à chaque rencontre et de contribuer même modestement à une meilleure compréhension mutuelle. »
Quels sont vos points forts et vos qualités pour vos missions au sein de l’OSAR ?
« Je suis une personne qui aime nouer des contacts, communiquer et apprendre grâce aux échanges. J’aime écouter les autres et essaie de les comprendre. Je n’aime pas les préjugés. »
Qu’est-ce qui est important pour vous dans la vie ?
« Ce qui compte pour moi, c’est que le bien se propage et que les belles personnes poursuivent leur combat ensemble. Je veux que tous les êtres humains soient considérés comme égaux et aient les mêmes droits, indépendamment de leur religion, de leur race, de leur origine, de leur nationalité ou de la couleur de leur peau. Si quelque chose d’utile et de beau est fait, ne serait-ce que pour une seule personne, alors je pense que tous ces efforts valent la peine. Nous devrions poursuivre la lutte en nous concentrant sur les processus plutôt que sur les résultats. Dans le monde si sombre d’aujourd’hui, il est très important de donner de l’espoir, ne serait-ce qu’à une seule personne. Je me réjouis d’approfondir mes relations avec l’équipe de formation de l’OSAR et de travailler avec des personnes, qui s’engagent pour plus de bienveillance et d’empathie. »
Le Parlement des réfugiés
Depuis 2022, le Parlement des réfugiés se réunit une fois par an au Palais fédéral de Berne. Son objectif est de donner plus de poids aux préoccupations des personnes réfugiées sur le plan politique en leur permettant de se faire entendre. Cihan Dilber : « Pour la première fois, les personnes réfugiées ont l’occasion de s’exprimer et de discuter de leurs propres problèmes. Chaque année, nous élaborons dix propositions et les présentons au public ainsi qu’à quelques hommes et femmes politiques du Parlement. »
Sa création remonte à l’engagement de l’association National Coalition Building Institute (NCBI), fondée en 1995. NCBI Suisse se considère comme un « institut qui bâtit des ponts » relié au monde entier par NCBI International, qui compte plus de 50 sections aux États-Unis, au Canada, en Angleterre et en Macédoine.