Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans, est morte en détention le 16 septembre 2022. Elle avait été arrêtée par la police des mœurs iranienne parce qu'elle n'aurait pas porté son voile correctement. La mort de Masha Amini a suscité une grande indignation dans l'opinion publique iranienne et a entraîné des protestations dans tout le pays. Les forces de sécurité ont réagi à ces protestations majoritairement pacifiques par une violence disproportionnée, des mauvais traitements et des actes de torture. Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles et ont tué plusieurs centaines de personnes, dont des enfants et des femmes. Rien que le 30 septembre 2022, le « vendredi sanglant », les forces de sécurité ont tué plus de 90 personnes lors d'une manifestation dans la ville de Zahedan, dans l'est du pays. Les autorités ont également arrêté des centaines d'activistes, de journalistes et de défenseurs et défenseuses des droits humains.
Ebrahim Raisi, élu nouveau président en juin 2021, est considéré comme le représentant d'une répression féroce. Le religieux s'est fait un nom en tant que bourreau et a joué un rôle important dans l'exécution de milliers d'opposant-e-s au régime en 1988.
Au cours des quatre dernières années, l'Iran a été régulièrement le théâtre de manifestations de masse auxquelles les autorités ont répondu par une violence disproportionnée et des arrestations arbitraires. Lors de l'une des répressions les plus brutales des manifestations en novembre 2019, les forces de sécurité auraient tué plus de 300 personnes. Depuis des années, l'appareil de sécurité et de renseignement du pays, en collaboration avec le système judiciaire iranien, mène une répression sévère contre les personnes dissidentes. La torture et les autres mauvais traitements en détention sont répandus et systématiques. Les conditions de détention sont inhumaines, comme le montre une recherche de l'OSAR sur les prisons pour femmes (uniquement disponible en allemand).
Selon l'OSAR, les manifestant-e-s, les dissident-e-s et les défenseurs et défenseuses des droits humains en Iran courent un risque élevé d'être arrêté-e-s et condamné-e-s à des peines de prison ou à la flagellation. Les minorités religieuses, comme les personnes converties au christianisme, sont également menacées par une répression massive. Les femmes risquent d'être victimes de crimes au nom de l'honneur pour atteinte aux mœurs ou d'être emprisonnées et punies par des acteurs étatiques. Enfin, les personnes LGBTIQI+ sont réprimées et les actes sexuels entre personnes de même sexe peuvent être punis de mort ou de flagellation en Iran. Le pays reste l'un des principaux exécuteurs de la peine de mort. En 2020, au moins 267 personnes y ont été exécutées. La peine de mort est utilisée comme moyen de répression politique.
En septembre 2022, 84 ressortissant-e-s iraniens ont demandé l'asile en Suisse, soit environ deux fois plus que le mois précédent. Au vu de la situation actuelle en Iran, l'OSAR demande que l'asile soit accordé en Suisse aux manifestante-e-s qui ont fui le pays. Comme le montre la fiche d'information récemment publiée par l'OSAR sur la situation en Iran, il existe en outre de nombreux autres profils à risque, comme par exemple les chrétiens convertis, les personnes LGBTIQI+ et les femmes victimes de violences domestiques. Ces personnes devraient également bénéficier d'une protection en Suisse.
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