Un examen approfondi du statut de protection S est nécessaire

07 juillet 2022

Le groupe externe chargé par la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter d’évaluer le statut S s’est réuni pour la première fois aujourd’hui. Ce groupe doit analyser les expériences faites jusqu’à ce jour dans le cadre de la mise en œuvre du statut S. Du point de vue de l’Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), cette analyse devrait prendre en compte, dans la mesure du possible, toutes les personnes impliquées et porter notamment sur les adaptations légales nécessaires pour le statut S et pour l’admission provisoire ainsi que sur les moyens financiers pour soutenir les personnes concernées.

Près de 57 000 personnes ont obtenu le statut S en Suisse depuis le dĂ©but de la guerre en Ukraine. Le groupe mandatĂ© par la conseillère fĂ©dĂ©rale Karin Keller-Sutter pour Ă©valuer le statut S s’est rĂ©uni pour la première fois aujourd’hui. Ce groupe doit analyser le statut de protection des personnes ayant fui l’Ukraine sur la base des expĂ©riences faites jusqu’à ce jour et prĂ©senter, dans un rapport attendu d’ici la fin du mois de juin 2023, les Ă©ventuelles adaptations lĂ©gales nĂ©cessaires. 

L’OSAR a été consultée avant l'activation du statut S en mars et s’est exprimée à ce sujet dans une prise de position. Elle a salué l’application du statut S et sa conception généreuse, soulignant toutefois la nécessité d'agir, notamment en ce qui concerne les mesures d’intégration. L’OSAR reste d’avis que l’activation du statut de protection S et sa conception généreuse ont été et restent la bonne réponse au flux migratoire important d’Ukraine.

Les expĂ©riences des derniers mois montrent cependant que de nombreuses nouvelles questions Ă©mergent dans la pratique, Ă©tant donnĂ© que le statut S est utilisĂ© pour la première fois. Certaines sont encore en suspens, par exemple le cas de la prise en charge des personnes vulnĂ©rables comme les RMNA. Il apparaĂ®t Ă©galement que les moyens mis en Ĺ“uvre pour soutenir les personnes concernĂ©es, notamment dans le domaine de l'aide sociale et de l'intĂ©gration, ne sont pas suffisants.  

En outre, la conception généreuse du statut S pour les personnes ayant fui l’Ukraine a mis en évidence la nécessité d'adapter la base légale, tant pour le statut S que pour l'admission provisoire. Les personnes admises à titre provisoire sont confrontées à d’énormes obstacles en ce qui concerne le regroupement familial, la liberté de voyager et l’aide sociale. Pour l’OSAR, il est clair que toutes les personnes bénéficiaires d'une protection en Suisse doivent disposer des mêmes droits liés à leur statut de séjour.

Ce que l'OSAR attend du groupe d’évaluation

Selon l’OSAR, le groupe chargĂ© de l’évaluation doit analyser minutieusement les expĂ©riences faites jusqu’à prĂ©sent avec le statut S. Cette Ă©valuation comprend un examen aussi complet que possible de la pratique actuelle du SEM en matière d’octroi de la protection, de processus et des droits liĂ©s au statut, Ă©galement au regard de la base lĂ©gale. Les diffĂ©rences rĂ©gionales et la jurisprudence actuelle doivent elles aussi ĂŞtre prises en compte.   

Différentes personnes ont joué un rôle majeur dans la gestion de la crise ukrainienne. Outre la Confédération, les cantons et les communes, la protection juridique et la société civile en font partie. L’OSAR considère qu’il est important dans l'analyse de tenir compte de manière appropriée des expériences de toutes les parties prenantes, et en particulier de celles des personnes réfugiées. En outre, la recherche devrait être consultée.

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