Le retrait des dernières troupes américaines met fin à une vingtaine d’années d’opérations militaires en Afghanistan. Selon leurs propres dires, les États-Unis et leurs alliés ont également expulsé du pays plus de 122 000 civils ces dernières semaines. La Bundeswehr allemande avait déjà terminé son intervention d’évacuation la semaine dernière et la Suisse avait elle aussi fait savoir la semaine passée que son intervention d’évacuation était en principe terminée. Les opérations internationales d’évacuation ont pris fin avec le retrait des dernières troupes américaines et l’aéroport de Kaboul est entièrement sous le contrôle des talibans.
Les rapports selon lesquels les attaques de la semaine dernière contre l’aéroport de Kaboul ont justement accéléré la fuite des Afghanes et Afghans vers l’étranger se multiplient. De nombreuses personnes auraient fui vers le Pakistan voisin. Ces derniers jours, des centaines de milliers de personnes auraient franchi le poste-frontière de Spin-Boldak au sud de l’Afghanistan – selon des témoins oculaires, environ 20 000 par jour au lieu des 6000 habituels avant l’arrivée au pouvoir des talibans. Selon le HCR, ce point de passage est actuellement le seul moyen de sortie puisque les frontières avec le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan sont fermées et qu’un visa et un passeport sont nécessaires pour entrer en Iran.
Dans ce contexte, l’OSAR demande aux États européens de ne pas abandonner les Afghans. La semaine dernière, elle avait déjà formulé des revendications correspondantes avec ses organisations partenaires du Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (ECRE). La Suisse doit elle aussi continuer à s’engager en faveur de voies d’évacuation sûres et d’un accès rapide à des procédures d’asile équitables.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies est également préoccupé par l’évolution de la situation en Afghanistan. Hier lundi, il a adopté une résolution. Il demande aux talibans de respecter leur engagement de permettre aux Afghans de quitter le pays à tout moment, sans entrave et par tous les moyens possibles. Ainsi que de respecter les droits humains, en particulier ceux des femmes, des enfants et des minorités.