La ConfĂ©dĂ©ration et les cantons encouragent l'intĂ©gration des personnes rĂ©fugiĂ©es reconnues et des personnes admises Ă titre provisoire dans la sociĂ©tĂ© et dans le monde du travail grĂące Ă lâAgenda IntĂ©gration Suisse (AIS). Depuis son entrĂ©e en vigueur en mai 2019, les cantons reçoivent un montant forfaitaire unique de 18 000 francs par personne. Ce montant doit Ă©galement servir Ă promouvoir les compĂ©tences linguistiques qui ouvrent la porte du marchĂ© du travail et, donc, de lâindĂ©pendance Ă©conomique. Si, Ă la discrĂ©tion des cantons, les forfaits dâintĂ©gration de la ConfĂ©dĂ©ration peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour des cours de langue et pour la formation des personnes requĂ©rantes dâasile en procĂ©dure Ă©tendue, il manque nĂ©anmoins de rĂšgles ou dâobjectifs contraignants, ce qui conduit Ă de grandes disparitĂ©s dâun canton Ă lâautre. La situation des personnes requĂ©rantes d'asile en procĂ©dure Ă©tendue varie donc d'un canton Ă l'autre. Avec le son programme pilote « Encouragement prĂ©coce de la langue », le SEM a justement permis Ă ce groupe de personnes requĂ©rantes d'asile de bĂ©nĂ©ficier d'un encouragement intensif de la langue. Quelque 1600 personnes requĂ©rantes d'asile ont ainsi bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun cours de langue intensif entre 2018 et 2021, avant mĂȘme leur dĂ©cision d'asile. Le programme a Ă©tĂ© mis en Ćuvre dans 17 cantons, Ă©valuĂ© et prĂ©sentĂ© dans un rapport final rĂ©cemment publiĂ©.
RĂ©sultats de lâencouragement prĂ©coce de la langue
Le programme initialement prĂ©vu pour 3600 participant-e-s n'a pas Ă©tĂ© entiĂšrement exploitĂ© en raison du faible nombre de demandes d'asile durant la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e. MalgrĂ© cela, il s'avĂšre que prĂšs de 86 % des participant-e-s ont atteint l'objectif fixĂ© du niveau de langue A1 Ă l'Ă©crit aprĂšs un an d'enseignement. La moitiĂ© dâentre eux ont Ă©galement atteint le deuxiĂšme objectif du programme, Ă savoir des connaissances linguistiques orales de niveau A2. Les cours organisĂ©s selon le concept d'encouragement linguistique fide de la ConfĂ©dĂ©ration obtiennent en principe de meilleurs rĂ©sultats que les autres cours. De plus, les mesures d'accompagnement telles que les programmes de mentorat ou les cours de compĂ©tences de base se rĂ©vĂšlent utiles. En revanche, des difficultĂ©s de mise en Ćuvre sont apparues lorsque les classes d'enseignement Ă©taient hĂ©tĂ©rogĂšnes ou changeaient de composition ou lorsque, par exemple, les possibilitĂ©s de garde d'enfants faisaient dĂ©faut.
LâOSAR se fĂ©licite que la ConfĂ©dĂ©ration ait menĂ© et Ă©valuĂ© un programme pilote sur lâencouragement prĂ©coce de la langue pour les personnes requĂ©rantes dâasile en procĂ©dure Ă©tendue. En raison de l'introduction de l'agenda d'intĂ©gration, il n'est toutefois pas prĂ©vu de pĂ©renniser le programme. Les recommandations de l'AIS ne sont toutefois pas contraignantes pour les personnes requĂ©rantes d'asile en procĂ©dure Ă©tendue. L'OSAR regrette cette dĂ©cision. Elle est d'avis que pour l'encouragement des personnes requĂ©rantes d'asile en procĂ©dure Ă©tendue dans toute la Suisse, il faut une rĂ©glementation contraignante pour la mise en Ćuvre de l'encouragement prĂ©coce de la langue et un financement assurĂ©.
Lisez Ă ce sujet lâexpĂ©rience de notre collaborateur projet formation Cihan Dilber. Son interview montre de maniĂšre exemplaire la grande importance de l'encouragement de la langue et les diffĂ©rences cantonales et communales dans l'organisation du soutien aux personnes rĂ©fugiĂ©es.