Une des principales modifications du projet de loi prĂ©voit une interdiction gĂ©nĂ©rale de voyager pour les personnes admises Ă titre provisoire, non seulement vers leur Ătat de provenance ou dâorigine, mais aussi vers des pays tiers. Ces modifications reprĂ©sentent un durcissement disproportionnĂ© et inacceptable, que lâOSAR a dĂ©jĂ critiquĂ© dans sa rĂ©ponse Ă la consultation. Aujourd'hui dĂ©jĂ , les voyages ne sont autorisĂ©s quâĂ titre exceptionnel et sont soumis Ă des conditions trĂšs restrictives. Avec une rĂ©vision de la LEI, des exceptions ne devront ĂȘtre possible que dans des conditions restrictives qui seront dĂ©finies au niveau de lâordonnance. En outre, ces adaptations de la loi menacent la libertĂ© de mouvement, qui fait partie de la libertĂ© personnelle garantie par la Constitution fĂ©dĂ©rale et affectent le droit fondamental Ă la vie de famille.
Par ailleurs, lâOSAR se fĂ©licite des propositions de changements de la Commission des institutions politiques du Conseil national (CIP-N). Ces derniĂšres donnent la possibilitĂ© de demander une autorisation exceptionnelle de voyager dans l'espace Schengen dans le cadre dâactivitĂ©s scolaires et Ă©ducatives, de manifestations sportives et culturelles, et de maintien des relations avec les membres de la famille. Elles apporteraient au moins une amĂ©lioration minime par rapport aux propositions du Conseil fĂ©dĂ©ral.
Encourager plus fortement lâintĂ©gration
Lâautre importante modification du projet de loi facilite le changement de canton pour les personnes admises Ă titre provisoire qui exercent une activitĂ© professionnelle, mais sous plusieurs conditions. Dâune part, la personne ne doit pas percevoir de prestations de lâaide sociale ni pour elle ni pour les membres de sa famille. Dâautre part, les rapports de travail doivent exister depuis au moins douze mois et les horaires de travail ou le trajet pour sây rendre ne doivent pas lui permettre de rester dans son canton de rĂ©sidence. LâOSAR salue ces propositions qui vont dans la bonne direction mais les juge trop faibles. Il est en effet contreproductif que la personne concernĂ©e soit totalement indĂ©pendante de lâaide sociale, puisque le but de cette mesure est justement de sâintĂ©grer sur le marchĂ© du travail. Les titulaires dâune admission provisoire doivent aussi pouvoir saisir la chance dâaccepter un emploi dans un autre canton et de sâĂ©manciper de lâaide sociale. Le dĂ©lai dâattente de douze mois constitue en outre une condition trop sĂ©vĂšre et devrait ĂȘtre rĂ©duit.
Enfin, le projet de loi ne propose aucune nouvelle dĂ©signation du statut de lâadmission provisoire. Il est pourtant nĂ©cessaire dâagir Ă ce niveau et de remplacer lâadmission provisoire par un statut de protection positif et permanent. Les personnes admises Ă titre provisoire ont un besoin de protection comparable Ă celui des rĂ©fugiĂ©s reconnus et, comme le montre lâexpĂ©rience, restent durablement en Suisse.