31.08.2023: The Guardian rapporte qu’après les bains, les salles de gym et les parcs, les talibans ont annoncé l’interdiction pour les femmes de visiter le parc national populaire de Band-e-Amir, citant un port inapproprié du hijab de la part des visiteuses. Le ministre de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu, qui a demandé cette mesure, a justifié que « faire du tourisme n’est pas nécessaire pour les femmes ». En juillet, les talibans avaient fermé les salons de coiffure et de beauté, éliminant ainsi l’un des derniers endroits de socialisation pour les femmes. Leurs derniers espoirs d’éducation ont également été étouffés avec l’arrêt à l’aéroport de Kaboul, fin août, d’étudiantes boursières partant étudier à l’étranger. Comme le rapporte la BBC, même celles ayant investi pour payer un visa à leur accompagnant mâle, imposé aux femmes pour sortir à plus de 75 km de chez elles, se sont vues forcées de sortir de l’avion.
10.07.2023: Le Secrétariat d'Etat aux migrations a déclaré que « la situation des femmes et des filles en Afghanistan n'a cessé de se dégrader dans de nombreux domaines de la vie depuis la prise de pouvoir des talibans. Les nombreuses restrictions et les comportements imposés ont de graves répercussions sur leurs droits humains fondamentaux et limitent massivement les dits droits. Dans ce contexte, les requérantes d'asile afghanes peuvent être considérées comme victimes à la fois d'une législation discriminatoire (appartenance à un certain groupe social) et d'une persécution à caractère religieux, et le statut de réfugié doit leur être accordé - pour autant qu'il n'y ait pas d'autres motifs de persécution.». Dans sa communication, le SEM a ajouté qu'il continuerait d'examiner leurs demandes au cas par cas.
20.06.2023 Le TAZ évoque « la fosse commune des rêves des Afghanes » et se réfère au nouveau rapport du rapporteur spécial des Nations unies (ONU) sur les droits de l'homme en Afghanistan et du groupe de travail de l'ONU contre la discrimination des femmes. Ce dernier suggère que la répression systématique des droits des femmes par les talibans devrait être officiellement classée comme « apartheid du genre ». La série unique au monde de « décrets impitoyables » et l'absence quasi-totale de possibilités juridiques de faire valoir ses droits font que «les femmes et les filles en Afghanistan subissent une grave discrimination ». Cela «pourrait s'apparenter à une persécution basée sur le genre, un crime contre l'humanité, et être caractérisé comme un apartheid du genre». Selon le TAZ, Shaharzad Akbar, présidente jusqu'en 2021 de la Commission indépendante des droits de l'homme d'Afghanistan, dissoute par les talibans, le confirme : les talibans ont transformé l'Afghanistan « en une fosse commune pour les ambitions, les rêves et le potentiel des femmes afghanes ».
08.06.2023 Selon un rapport d’Amnesty International (AI), les personnes civiles de la région du Panchir subissent un crime de guerre constitutif d’un châtiment collectif de la part des talibans. La population subit de nombreux actes de torture, exécutions illégales et extrajudiciaires en détention. Des arrestations et détentions arbitraires massives sont organisées pour intimider la population. D'autres tactiques d'intimidation comprennent la destruction et la saisie à long terme de biens appartenant aux civils, ainsi que des restrictions à la circulation des personnes (couvre-feu nocturne, accès aux pâturages …). La répression fait suite à la fuite vers le Panchir de nombreux membres des anciennes forces de sécurité, avec du matériel et des armes, pour rejoindre le Front de résistance nationale (FNR). Selon AI, les talibans n’ont ni la volonté ni la capacité de mener des enquêtes sur les agissements de leurs forces de sécurité ou d’amener leurs soldats à répondre de leurs actes.
20.05.2023: Un article de Radio Free Europe rapporte que, selon le ministère taliban de la Santé, 22 enfants meurent sur 1000 naissances vivantes. En 2020, selon les agences de l’ONU, on comptait 638 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Ce chiffre classe la mortalité maternelle de l'Afghanistan parmi les dix plus élevées au monde. Aucune statistique n’a été publiée depuis. Les hôpitaux privés, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et Médecins Sans Frontières (MSF), continuent à employer des femmes malgré l'interdiction des talibans à l'égard des travailleuses humanitaires, en raison d'une exemption dans le domaine de la santé. Mais les difficultés économiques, l'exode des professionnels de santé, le faible niveau d'éducation, la médiocrité des infrastructures, le manque d'accès aux soins, et les fortes restrictions appliquées aux femmes – travailleuses ou patientes - contribuent à des taux de mortalité maternelle très élevés.
18.05.2023: Selon un article de l'expert sur l'Afghanistan Thomas Ruttig dans le magazine en ligne Menara, le projet de société de l’Émirat islamique d’Afghanistan va de pair avec une détérioration flagrante des droits humains. La violation systématique des droits fondamentaux des femmes et des filles, la répression des protestations civiles et de la résistance armée, et le ciblage des opposants réels ou supposés sont monnaie courante. Les talibans n'ont pas honoré leurs promesses d'amnistie générale pour les membres de l'ancien gouvernement et de ses forces de sécurité. Le chef suprême du pays Hebatullah Akhundzada est conseillé par un petit cercle d'érudits religieux, très inaccessible au monde extérieur. Ce groupe affirme un pouvoir imprévisible et non centralisé dans un Etat dépourvu d’institution parlementaire. La résistance armée, tout comme les mouvements politiques en exil, est fragmentée et ne bénéficie du soutien actif d'aucun acteur international. La pauvreté est endémique et deux tiers de la population totale dépendent actuellement de l'aide humanitaire.
09.05.2023: D’après un rapport de la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) sur les droits humains dans le pays, les talibans ont un recours généralisé aux châtiments corporels et leur augmentation depuis novembre 2022. Ces derniers sont souvent infligés par des la police ou les fonctionnaires du ministère du Vice et de la Vertu. Les exécutions, effectuées notamment en public, ont été peu nombreuses jusqu'en avril 2023. Le vice-président de la Cour suprême a annoncé que les tribunaux avaient prononcé des centaines de condamnations à la peine capitale. De manière générale, les châtiments corporels sont prononcés à la suite d’accusations de crimes à caractère moral. Ces condamnations concernent un grand nombre de femmes.
12.04.2023: Selon la plateforme d’information humanitaire ACAPS, les talibans ont interdit aux femmes afghanes de travailler pour les Nations unies en Afghanistan. D’après TAZ, cette situation pousse l’ONU à remettre en question sa présence en Afghanistan. L’organisation pourrait déplacer sa mission afghane, l’UNAMA, à l’étranger. L’ensemble de ses activités, déjà largement entravées par les talibans, pourrait être interrompu. Les Nations Unies ont demandé à leurs 3 300 employés afghans, dont 400 femmes, de ne pas se rendre au travail. L’interdiction posée par les talibans limite l'accès à l'aide de l’ONU pour 28,3 millions de personnes, et complique l’aide donnée à 11,6 millions de femmes et de filles. Cette décision intervient au cœur d’une crise économique grave : 95 % des Afghans ne mangent pas à leur faim, et la quasi-totalité des ménages est dirigée par des femmes, dont la vulnérabilité ne fait qu’augmenter au vu des restrictions qui leur sont imposées.
09.03.2023: D’après TAZ, un attentat suicide aurait fait sept morts et quinze blessés dans la province de Balch, tuant le gouverneur taliban Muhammad Daud Muzammil. Ce dernier était connu pour avoir été à la tête d’une répression violente contre l’État islamique au Khorassan (EI-K), alors qu’il était gouverneur de la province de Nangrahar, avant son transfert à Balch. L’attaque suicide est non revendiquée à ce jour, mais pourrait avoir été commise en représailles par l’EI-K contre les talibans. Abdul Sayed, expert afghan en terrorisme vivant en Suède, parle au TAZ d'un « coup dur pour les talibans ». Ces derniers ont par ailleurs tué six membres de l’EI-K à Herat début mars. L’EI-K a revendiqué un attentat le 8 mars à Herat, tuant le chef taliban du service des eaux et deux autres personnes. Fin février, les talibans avaient également tué à Kaboul Idjas Ahangar, chef de la branche pakistanaise de l'EI-K.
08.03.2023: Selon France 24, les femmes qui ont divorcé sous le régime précédant l’Emirat islamique d’Afghanistan ont vu leur divorce annulé. Plusieurs femmes concernées ont été forcées, parfois sous la violence physique, à retourner vivre avec un ex-mari abusif. Selon l’UNAMA (Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan), neuf femmes sur dix subissent des violences physiques, sexuelles ou psychologiques de la part de leur partenaire. Sous le régime précédent, les taux de divorce étaient en constante augmentation dans certaines villes. Le divorce reste par ailleurs tabou en Afghanistan et les talibans ne l’autoriseraient de la part des femmes qu’en cas d’exil ou de toxicomanie du mari. Dans les cas de violence domestique ou en cas de désaccord du mari, le tribunal n’accordera pas de divorce.
27.02.2023: Selon un article du TAZ, plus de 61 000 personnes ont été expulsées de Turquie vers l’Afghanistan en 2022. Un rapport de Human Rights Watch (HRW) avait déjà fait état de cette situation alarmante. Selon le TAZ, il existe plus de 25 lieux d’enfermement pour personnes migrantes en Turquie, où les demandes d’asiles des Afghan-e-s sont ignorées. Le TAZ décrit aussi des appels vidéo, organisés par les personnels du centre entre les personnes exilées et les autorités talibanes, et des visites systématiques d’officiels talibans, rapportés par des témoignages. La Turquie, qui avait déjà militarisé sa frontière avec la Syrie, construit maintenant un mur le long de sa frontière avec l’Iran, avec l’appui de l’Union européenne (UE). Depuis 2018, le HCR a transféré l’enregistrement des demandes d’asile en Turquie aux autorités du pays, qui ne les examine presque plus. Des dizaines de milliers de personnes afghanes sont ainsi refoulées vers l’Iran ou expulsées vers l’Afghanistan
23.02.2023: Un rapport d’International Crisis Group (ICG) s’inquiète des très dures restrictions imposées aux femmes par les talibans, notamment leur exclusion du système universitaire et du travail dans les ONG. L’oppression de la moitié de la population du pays entrave l’économie du pays. Il est devenu très difficile pour les ONG de continuer à travailler en Afghanistan, et notamment d’atteindre les femmes et les filles. ICG considère que des réactions maladroites des pays occidentaux (réduction d'aides, extension de sanctions …) auraient des effets dévastateurs notamment sur les personnes pauvres et les femmes, particulièrement touchées par la crise. Les gouvernements occidentaux devraient plutôt financer les appels humanitaires, redresser les structures essentielles (banque, irrigation, énergie, santé …) et se concentrer sur le changement social à long terme en maintenant l’aide internationale, afin de ne pas aggraver la situation déjà catastrophique du pays.
13.02.2023: Selon Taz, qui cite le média Rukshana, la vente de contraceptifs pour femmes est interdite à Kaboul et dans la métropole de Masar-i-Sharif. Aucune interdiction officielle écrite des talibans n’aurait encore été émise et l’autorité talibane qui l’a émise reste floue. Les préservatifs ne seraient pas concernés. L’importation et la distribution de contraceptifs féminins aurait déjà été interdite fin janvier, avec une saisie chez un grossiste de Kaboul. Selon des témoignages, les contraceptifs ne sont plus distribués par les sages-femmes, qui sont souvent les premières à en donner, et ont doublé de prix chez les médecins qui les vendent encore. L’Afghanistan a le taux de mort en couches le plus important d’Asie (638/100 000) avec un taux de natalité de 6,3 enfants par femme. Un enfant sur dix est né d’une femme mineure.
30.01.2023: Selon plusieurs médias, dont Le Monde, le Danemark attribuera l’asile aux femmes afghanes de manière systématique. Elle se fonde sur la forte dégradation des conditions de vie et des droits des femmes et des filles depuis le retour des talibans au pouvoir. Une dégradation déjà constatée par un rapport de l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (EUAA), qui conclut que la situation des femmes et des filles en Afghanistan constitue une persécution au sens de la Convention sur les réfugiés. Cette conclusion a été tirée, entre autres, sur la base des restrictions imposées aux femmes en matière d'accès aux soins et au travail, de leur liberté de mouvement et d'expression, ainsi que de leur droit à l'éducation.
23.01.2023 D’après un article du TAZ Die Tageszeitung, Amina Mohammed, la vice-secrétaire générale des Nations unies s’est exprimée depuis Kaboul sur la chaîne Tolo TV afin de demander l’intégration de femmes dans le gouvernement afghan. Virulente, la réaction des talibans a été de déclarer que personne ne devait imposer ses thèmes au peuple afghan. En visite officielle en Afghanistan, Amina Mohammed avait rencontré divers chefs talibans pour leur demander de reconsidérer l’exclusion des femmes et des filles, afin de réintégrer l'Afghanistan dans la communauté internationale. Le vice-chef du gouvernement taliban Abdulsalam Hanafi et le ministre des Affaires étrangères Amir Chan Muttaki, ont dit souhaiter la fin des sanctions et une reconnaissance internationale. Le chef des talibans, Hebatullah Achundsada n’a pas rencontré Amina Mohammed, qui s’était rendue à Kandahar dans le but de rencontrer les hautes autorités du pays. La vice-secrétaire générale n’a pu s’entretenir qu’avec vice-gouverneur de Kandahar, Hajatullah Mubarak, et de deux autres chefs talibans proches d'Hebatullah. Sans s’être rendue à Kandahar, Sima Bahous, directrice exécutive de l'agence des Nations unies chargée des questions relatives aux femmes (ONU Femmes) a également pris part à cette visite des Nations Unies en Afghanistan, et s’est alarmée de l’aggravation de la situation humanitaire dans le pays. Bien que les deux femmes soient musulmanes, elles n’ont pas été reçues par Hebatullah Achundsada. En principe, le chef suprême ne reçoit pas de non musulmans, et seulement très rarement des personnalités étrangères. Cette restriction concerne par ailleurs aussi les officiels de pays musulmans. Malgré le rejet de leurs revendications par les hautes sphères du pouvoir taliban, les deux représentantes des Nations Unies se sont exprimées en faveur de la poursuite des discussions avec les autorités afghanes, notamment avec la frange talibane la moins fondamentaliste. Elles ont également souligné l’ampleur du chantier que constitue l’ouverture du régime taliban aux relations extérieures.
20.01.2023 D’après une déclaration commune de rapporteurs spéciaux de l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’état de droit et l’indépendance de la justice disparaissent en Afghanistan, avec des conséquences catastrophiques en matière de droits humains. Les avocats, juges et autres acteurs du système judiciaire sont menacés dans leur sécurité. Le système judiciaire ne jouit plus d’aucune indépendance. Les rapporteurs spéciaux ont par ailleurs alerté la communauté internationale sur l’exclusion des femmes des instances juridiques : plus de 250 femmes juges et des centaines d'avocates et de procureures ont déjà été démises de leurs fonctions par les talibans. Toujours selon les rapporteurs spéciaux, de nombreuses femmes juges vivent cachées ou ont quitté le pays. Plus d’une douzaine de procureurs hommes auraient en outre été tués à travers le pays, et beaucoup d’autres vivent cachés comme leurs homologues féminins. Les procureurs sont souvent ciblés ou mis à l’écart pour avoir enquêté sur des talibans, ou pour les avoir poursuivis, sous le régime précédent. L’Ordre des avocats de Genève a par ailleurs alerté sur la situation des avocat-e-s en Afghanistan depuis la prise du pouvoir par les talibans, faisant écho à la revendication des avocat-e-s belges de décembre 2022.
Depuis leur prise de pouvoir en 2021, les talibans ont nommé des hommes parmi leurs membres pour occuper les postes judiciaires créés ou repourvus. Ces derniers ont souvent reçu une éducation religieuse de base. Ils sont conseillés par des experts juridiques musulmans, appelés muftis, habilités à statuer sur des questions religieuses. En outre, les lois et règles concernant la procédure judiciaire ont été suspendues et les femmes ne peuvent comparaître que lorsqu'elles sont parties à un litige. D’apprès les rapporteurs spéciaux de l’ONU, les auteur-e-s présumé-e-s de délits ou crimes sont souvent détenu-e-s, condamné-e-s et puni-e-s le même jour par la police et d'autres agences de sécurité, niant tout semblant de procédure régulière ou de contrôle judiciaire. D’après l’universitaire Adam Backzo, la constitution d’un système juridique, exerçant parallèlement ou se substituant à celui des anciennes autorités, a constitué un élément important de la lutte des talibans pour le pouvoir. Les tribunaux talibans ont ainsi construit leur reconnaissance par une partie de la population afghane, en fournissant notamment de nombreuses décisions sur les conflits fonciers.
13.01.2023 Selon un article de l’expert sur l’Afghanistan Thomas Ruttig publié dans le Tageszeitung, l'État islamique-Province de Khorasan (EIPK) a revendiqué l'attaque suicide survenue peu avant seize heures, le 12 janvier devant le ministère des Affaires étrangères afghan. Un assaillant s’y est fait exploser à une entrée latérale, faisant au moins cinq morts, selon les talibans, et vingt selon l'EIKP. D’autres décomptes et nominations de victimes ont été postés sur les réseaux sociaux depuis l’étranger, notamment par d'anciens employés du ministère. Selon la BBC, la police de Kaboul a dénoncé un acte de lâcheté. Toujours selon le Tageszeitung, le directeur national de l'ONG Emergency, qui gère le plus grand hôpital pour les victimes de guerre à Kaboul, a décompté plus de 40 blessés. Politiquement opposée aux talibans, l'EIKP attaque régulièrement leurs structures, ainsi que des ressortissants de pays qui coopèrent avec les talibans. Le groupe a revendiqué, entre autres, une explosion à l’aéroport de Kaboul, la tentative d’assassinat du chargé d'affaires pakistanais à Kaboul, l’assaut d’un hôtel qui accueillait des hommes d'affaires chinois, et un attentat suicide devant l'ambassade de Russie. Les principales cibles de l’EIKP restent cependant les minorités confessionnelles, notamment les chiites. Bien qu’ayant perdu de nombreux soutiens parmi la population afghane, l’EIKP disposerait encore de zones de repli dans les vallées montagneuses isolées des provinces de Kunar et de Nangrahar. La structure serait aussi soutenue par des groupes militants pakistanais anti-chiites. Les talibans, de leur côté, s’attaquent systématiquement, y compris par des exécutions sommaires, aux personnes ou communautés présumées soutenir l’EIPK, dont les prédicateurs et mosquées salafistes.
25.12.2022 Selon Le Temps, le ministère afghan de l’Économie a demandé aux Organisations non gouvernementales (ONG) de ne plus travailler avec des femmes, sans quoi elles se verraient retirer leur autorisation d’exercer dans le pays. Selon les autorités afghanes, cette décision serait motivée par une mauvaise application de l’obligation de porter le hijab dans les organisations concernées. Selon l’Organisation des Nations Unies, cette décision aura un impact dévastateur sur l’économie afghane, entravant le travail des ONG et privant aussi de revenus de nombreux ménages. Save the Children, le Conseil norvégien pour les réfugiés et CARE International ont annoncé la suspension de leurs activités, en attendant des clarifications sur la décision des talibans. Les autorités afghanes n’ont pas encore précisé si leur décision concernait le personnel étranger féminin des ONG. La décision talibane a entraîné des condamnations au niveau international, notamment de la part de l’Organisation de la coopération islamique et de la ministre allemande des Affaires étrangères. Selon France 24, cette décision serait soutenue par un courant taliban minoritaire mais puissant, groupé autour du leader Haibatulla Akhundzada à Kandahar. À l’origine des décisions les plus extrémistes, ce groupe s’opposerait de manière croissante à un autre courant taliban, centré sur Kaboul et enclin à une relative modération de la gouvernance du pays.
20.12.2022 D’après The Guardian, Neda Mohammad Nadeem, le ministère de l'Enseignement supérieur taliban a émis un adressé une lettre adressée à toutes les universités gouvernementales et privées, pour transmettre une décision du pouvoir, interdisant indéfiniment l’accès des femmes à l’enseignement supérieur. Cette décision intervient moins de trois mois après que des milliers de filles et de femmes ont passé les examens d'entrée à l'université. Beaucoup d’adolescentes afghanes ont déjà été interdites d'accès à l'enseignement secondaire, ce qui entravait déjà l'accès à l'université. En outre, les femmes ont été évincées de nombreux emplois gouvernementaux ou reçoivent un salaire réduit pour rester à la maison. De nombreux pays, ainsi que les Nations Unies et des ONG, ont condamné la décision des talibans.
20.12.2022 D’après Voice of America (VOA), les talibans ont pris des mesures pour bloquer les émissions de radio de VOA et de Radio Free Europe/Radio Liberty en Afghanistan. Depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en 2021, les journalistes afghans sont en proie à la censure et à la répression. Les restrictions imposées aux femmes ont eu pour conséquence de faire abandonner leur travail ou quitter le pays à un grand nombre de femmes journalistes. Plusieurs organes de presse ont été fermés, et au moins trois journalistes sont actuellement en prison.
07.12.2022 Selon la Deutsche Welle, les châtiments corporels, rappelant les peines du premier régime taliban (1996-2001), sont de nouveau pratiqués en Afghanistan. Un communiqué taliban du 7 décembre a annoncé l’exécution publique d’un homme dans la province de Farah, première exécution confirmée depuis le changement de pouvoir. Selon le communiqué, l'exécution a été faite en application du principe islamique qisas, de réciprocité du crime et de la peine. L’homme exécuté avait tué un homme et dérobé sa moto et son téléphone il y a cinq ans. Il aurait, selon CBS, qui cite les déclarations des talibans, reçu trois balles de fusil de la part du père de sa victime. Un message vocal de la mère de la victime, exprimant sa satisfaction, aurait été diffusé sur les réseaux sociaux. L’homme exécuté aurait avoué le meurtre suite aux accusations de la famille qui ont mené à son arrestation, dont la date n’a pas été rendue publique. Toujours selon les déclarations talibanes, la décision d’exécution aurait été approuvée par trois des plus hautes cours du pays, et par le chef suprême Haibatullah Akhundzada.
Les responsables talibans ont, par ailleurs, récemment flagellé publiquement des dizaines d'hommes et de femmes, jugés pour crimes moraux, dans les provinces de Logar, Laghman, Bamiyan, Ghazni et Takhar. Les responsables provinciaux ont exhorté la population à venir observer les châtiments, dont des photos ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Les châtiments seraient localement annoncés par haut-parleurs, et les commerçants menacés d’être également flagellés s’ils ne ferment pas leurs boutiques pour assister aux châtiments. Un témoignage fait état de l’usage d’un fouet de cuir et de métal pour les flagellations, entraînant des douleurs extrêmes.
18.11.2022 : Selon un rapport de Human Rights Watch (HRW), la Turquie repousse régulièrement des dizaines de milliers d'Afghan-e-s à sa frontière terrestre avec l'Iran ou les expulse directement vers l'Afghanistan. Leurs demandes de protection internationale sont peu ou pas examinées. Les témoignages recueillis par HRW font en outre état de tirs sur des personnes réfugiées et de blessures corporelles infligées par les autorités frontalières turques à la frontière. Les hommes seuls seraient particulièrement concernés. Les hommes afghans interrogés par HRW n'ont pas pu déposer de demande de protection internationale depuis leur arrivée en Turquie.
Selon HRW, ce n'est pas rare : de nombreuses personnes réfugiées afghanes seraient empêchées de s'enregistrer pour une protection internationale en Turquie. De plus, des expulsions auraient lieu avant qu'une demande d'asile puisse être déposée. Selon le ministère turc de l'Intérieur, 238 448 personnes, dont la plupart sont des ressortissant-e-s afghan-e-s, ont été empêchées d'entrer dans le pays en 2022. En outre, 44 768 Afghan-e-s auraient été expulsé-e-s par voie aérienne vers Kaboul au cours des huit premiers mois de 2022.
14.11.2022: D’après une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) reprise par le Guardian, le chef suprême de l'Afghanistan, Haibatullah Akhundzada, a ordonné aux juges d'appliquer pleinement certains aspects de la loi islamique (charia), notamment les exécutions publiques, les lapidations, flagellations et amputations. La déclaration d’Akhundzada a fait l’emphase sur les hudud (crimes pour lesquels les sanctions sont obligatoires) et les qisas (chatiments proportionnels aux dommages). Les crimes hudud comprennent l'adultère, la consommation d'alcool, le vol, l'enlèvement, les attaques routières, l'apostasie et la rébellion. Le qisas couvre entre autres le meurtre et les blessures délibérées, mais permet également aux familles des victimes d'accepter une compensation au lieu d'une punition. Plusieurs images de châtiments corporels et cadavres de personnes accusées de crimes ont été diffusées depuis la prise de pouvoir des talibans. Ces images rappellent notamment les flagellations et exécutions publiques du stade Ghazi de Kaboul pendant la première période de pouvoir des talibans.
10.11.2022: Le Président de l’Assemblée générale des Nations unies, Csaba Kőrösi, a alerté la communauté internationale sur la recrudescence de la criminalité organisée, du trafic de drogue et des atteintes aux droits humains notamment des femmes et des filles. L'Assemblée générale a adopté une résolution, qui appelle les talibans au respect des droits des femmes, des filles et des minorités. Elle exprime une préoccupation quant à la recrudescence du commerce de l’opium, aux attaques terroristes d'Al-Qaïda et d'ISIS-Khorasan ainsi qu’à la recrudescence du crime organisé. Selon l’ONU, 24 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire. Un appel de 4,4 milliards de dollars a été lancé pour le plan d'intervention des Nations Unies, qui n'est financé qu'à moitié.
10.11.2022: Les talibans ont interdit aux femmes et aux filles, avec ou sans accompagnateur homme, de se rendre dans les parcs publics et les salles de sport de Kaboul, la capitale afghane. Après les restrictions restreignant la circulation et l’accès à l’éducation des femmes, cette disposition les exclue encore davantage de la vie et de l’espace publics. Jusqu’à présent, les femmes étaient autorisées à visiter les parcs trois jours par semaine - dimanche, lundi et mardi - et les hommes les quatre autres jours. Cette règle ne s’applique pour l’instant qu’à la capitale, mais par le passé, de telles règles ont fini par être appliquées dans tout le pays.
19.10.2022: Selon le Programme Alimentaire de l’ONU (PAM), au moins 3,9 millions d’enfants afghans souffrent de malnutrition aiguë alors que 19,7 millions de personnes, soit près de la moitié de la population afghane, souffrent d’une faim aiguë. 4,7 millions d’enfants, de femmes enceintes et de mères allaitantes risquent de souffrir de malnutrition aiguë cette année et les 34 provinces du pays sont confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence d’insécurité alimentaire aiguë. Le PAM travaille à la réévaluation des indicateurs du pays en matière de sécurité alimentaire et notamment du Cadre intégré de la classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui permet de classifier la sévérité́ de l’insécurité́ alimentaire aiguë en cinq phases. Selon le dernier rapport du PAM rendu en mai 2022, 6 millions de personnes étaient en phase 4 de l’IPC (urgence) et 13 millions en phase 3 de l’IPC (crise). Neuf ménages sur dix peinent à satisfaire leurs besoins alimentaires, selon la dernière mise à jour de la sécurité alimentaire du PAM (juillet 2022). La part des dépenses alimentaires des ménages a continué d’augmenter, atteignant plus de 90% en juillet 2022 (contre 80% en janvier). Le PAM intensifie ses efforts d’intervention en vue de l’hiver et souhaite apporter une aide à15 millions de personnes par mois, ce pourquoi l’organisation affirme avoir besoin de 1,14 milliard de dollars pour maintenir ses opérations jusqu’en mars 2023.
14.10.2022 : Dans une déclaration publique, Amnesty International alarme sur la tentative par les talibans d’effacer les femmes et les filles de la société depuis leur retour au pouvoir en 2021. Les politiques, règlements et décrets des autorités nient les droits fondamentaux des femmes et des filles dans le pays, notamment les droits liés à la participation publique, à l'éducation, à la libre circulation, au rassemblement pacifique et à l'expression. Les disparitions forcées, la torture et les autres mauvais traitements infligés par les membres des autorités de facto, ainsi que les conditions économiques et sociales qui portent directement atteinte aux droits des femmes et des filles, allant de l'effondrement de l'économie à l'augmentation du nombre de mariages d'enfants, de mariages précoces et de mariages forcés, contribuent aux difficultés auxquelles les femmes et les filles sont confrontées. Cette déclaration publique s'appuie sur le récent rapport d'Amnesty sur le sort des femmes et des filles sous le régime des talibans et s'inspire en particulier de dix entretiens récents avec des militant-e-s des droits des femmes et des manifestant-e-s à l'intérieur du pays et avec ceux qui ont réussi à quitter l'Afghanistan.
05.10.22: Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), depuis la reprise du pouvoir par les talibans, l’économie du pays a perdu cinq milliards de dollars, un montant qui l'avait mis une décennie à se constituer. Environ 700 000 emplois ont disparu. Le PNUD constate l’impact de l’essor de l’économie illicite, des fortes restrictions faites aux femmes, du gel des avoirs étrangers, des sanctions internationales, de l’inflation et de l’émigration de la main-d’œuvre qualifiée. La restructuration de la fonction publique, avec la disparition de certains postes, a impacté les revenus de nombreux ménages. Vingt millions de personnes atteindraient un niveau élevé ou critique d’insécurité alimentaire, notamment les enfants de moins de 5 ans et les populations des régions du sud. En marge de cette situation grave, le rapport note le maintien des recettes douanières et la réduction du déficit commercial.
02.10.2022 : Selon The Guardian, des manifestations ont eu lieu à Kaboul après l'attentat-suicide au centre d'éducation Kaaj qui a tué 35 jeunes femmes hazara. La manifestation aurait été violemment dispersée en l'espace de quelques minutes. Les forces talibanes auraient frappé les manifestant-e-s et les auraient attaqués avec des sprays au poivre.
Des femmes auraient également manifesté dans d'autres régions du pays. Dimanche matin, des centaines de femmes se sont rassemblées devant l'université de Herat pour réclamer leur droit à l'éducation et à la sécurité pour les Hazaras lors d'une marche de protestation. Des témoins ont rapporté que les talibans avaient tiré sur les manifestantes. Une manifestante aurait en outre été jetée à terre lorsqu'un taliban l'a saisie par son foulard.
30.09.22 : Selon Reuters, le 30 septembre 2022, un kamikaze s’est fait exploser dans le centre de formation de Kaaj dans le quartier de Dashte Barchi à Kaboul, peuplé par la minorité chiite hazara. L’explosion a tué au moins 19 personnes et en a blessé plusieurs autres. Ce sont les femmes qui ont été principalement touchées, car elles étaient regroupées à proximité de la porte principale, par où est entré le kamikaze. L’attentat n’a pas été revendiqué. Le quartier hazara de Dashte Barchi avait déjà fait l’objet d’une attaque en avril, lorsque, selon la BBC, un double attentat à la bombe dans une école de garçons avait fait au moins six morts et plus de 20 blessés. Selon Human Rights Watch, au moins 700 Hazaras ont été tués par l’ISIS-K, lors de 16 attaques, dont 13 revendiquées, depuis la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021.
26.09.2022 : ACPAS, un projet basé à Genève qui réalise des analyses pour les organisations humanitaires, a publié son rapport semestriel Afghanistan Risk Overview, qui met en évidence les principaux risques en Afghanistan qui pourraient influencer la situation humanitaire au cours des six prochains mois. L'ACAPS estime qu'avec le début de la saison hivernale, les conditions de vie des Afghan-e-s seront plus difficiles et que la plupart des gens continueront à dépendre fortement de l'aide humanitaire. L'isolement de la banque centrale, le gel des avoirs étrangers, l'imposition de sanctions et la suspension de l'aide bilatérale ont plongé le pays dans une crise financière et économique. L'insécurité alimentaire aurait augmenté : 89 % des ménages afghans seraient toujours touchés par une pénurie de nourriture. Le fait que les talibans continuent de remplacer le personnel gouvernemental par du personnel non qualifié sape la gouvernance déjà faible. L'ACPAS se penche également sur le mauvais bilan des talibans en matière de droits de l'homme et sur la répression qu'ils exercent contre les groupes anti-talibans.
15.09.2022 : Suite à une nouvelle enquête sur la mort de six Hazara dans la province de Ghor, Amnesty International attire l'attention sur le fait que les talibans ont arrêté et exécuté illégalement quatre hommes lors d'un raid nocturne en juin 2022, alors qu'ils recherchaient un ancien agent de sécurité. Le corps d'au moins l'un des exécutés portait des traces de torture. Une femme et une fillette de 12 ans auraient également été tuées lors du raid. Selon Amnesty International, la poursuite des assassinats par les talibans révèle un schéma d'attaques contre les minorités ethniques et les membres des anciennes forces de sécurité.
15.09.2022 : L'expert de l'Afghanistan Thomas Ruttig signale dans son blog Zhaghdablai (uniquement en allemand) la poursuite des mesures répressives contre les femmes et les droits des femmes. Selon Thomas Ruttig, la nouvelle ordonnance interdisant aux femmes de pénétrer dans les bâtiments publics sans être accompagnées d'un homme semble être appliquée dans tout le pays. D'autres mesures ainsi que les agressions seraient de nature locale. Thomas Ruttig décrit entre autres qu'à Kandahar, les femmes ne peuvent plus entrer seules dans les magasins et qu'à Bamian, elles sont renvoyées chez elles si elles ne sont pas suffisamment voilées ou si elles sont habillées de manière trop colorée. En outre, le ministère de la Justice taliban part du principe que les femmes ne connaissent pas suffisamment la charia et ne sont donc pas en mesure d'exercer la fonction de juge.
06.09.2022 :Human Rights Watch rapporte que l'État islamique au Khorassan (ISKP), la branche de l'État islamique (ISIS) en Afghanistan, a attaqué à plusieurs reprises des Hazara et d'autres minorités religieuses dans leurs mosquées, leurs écoles et sur leurs lieux de travail. Les autorités talibanes auraient peu entrepris pour protéger ces communautés des attentats-suicides et autres attaques ou pour fournir aux victimes et à leurs familles les soins médicaux et autres aides nécessaires. Depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, l'ISKP aurait revendiqué 13 attentats contre des Hazara et serait lié à au moins trois autres, qui auraient tué ou blessé au moins 700 personnes.
31.08.2022 : Amnesty International documente dans un rapport They don't treat us like humans. Unlawful returns of Afghans from Turkey and Iran, comment les forces de sécurité en Iran et en Turquie ont ouvert le feu illégalement sur les Afghan-e-s en fuite. Des dizaines d'entre eux auraient été blessés et tués au cours de leur fuite ces derniers mois. Amnesty International a découvert de nombreux cas, notamment à la frontière irano-afghane, où les forces de sécurité iraniennes ont directement pris pour cible des personnes qui fuyaient alors qu'elles tentaient d’escalader des murs ou rampaient sous des clôtures. Les Afghan-e-s qui tentent de franchir la frontière avec l'Iran ou la Turquie auraient été systématiquement détenus, maltraité-e-s et renvoyé-e-s de force ou expulsé-e-s vers l’Afghanistan. « Nous exhortons les autorités turques et iraniennes à cesser de renvoyer des personnes de force vers le danger en Afghanistan. » déclare Marie Forestier, chercheuse sur les droits des réfugi-e-s et des migrant-e-s à Amnesty International. Elle ajoute que la torture et les autres mauvais traitements doivent cesser immédiatement et tous les ressortissant-e-s afghan-e-s en quête de protection doivent se voir garantir un soutien et l'accès à une procédure d'asile.
11.08.22. L’expert de l'Afghanistan Thomas Ruttig dresse son bilan (uniquement disponible en allemand) après un an sous le nouveau régime des talibans. Le bilan est paru dans l'édition papier du journal de politique étrangère WeltTrends et en ligne sur son blog Afghanistan Zhaghdablai. Selon Thomas Ruttig, les talibans sont solidement assis et règnent plus qu'ils ne gouvernent. Ils ont ainsi déçu les espoirs - certains disent les illusions - qu'une fois au pouvoir, ils traiteraient la population avec plus de tolérance et toléreraient au moins certaines libertés. Avant cela, les talibans avaient déjà commencé à restreindre considérablement, voire à supprimer, les libertés civiles, de nombreux droits humains et en particulier les droits des femmes. La situation des droits humains est compliquée par une crise humanitaire et économique. Les structures de la société civile moderne qui s'est développée depuis 2011 et dont les rangs pourraient donner naissance à une opposition, se sont en grande partie effondrées en août 2021. Selon Thomas Ruttig, l'Afghanistan reste une société marquée par de nombreux conflits de nature politique, ethnique et, de plus en plus, économique. Après 40 ans de guerre, la société afghane est extrêmement fragmentée et marquée par une profonde méfiance. Cela empêche toute action collective. Même sous le gouvernement précédent, aucun mouvement d'opposition n'a réussi à rester efficace à long terme.
10.08.2022 : Depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, le paysage médiatique s'est réduit de plus d'un tiers, selon une enquête de Reporters sans frontières. 39,6 pour cent de tous les médias ont été fermés. 59,7 pour cent des professionnels des médias ne travaillent plus dans leur métier. Les femmes journalistes sont particulièrement touchées. Les trois quarts d'entre elles se sont retrouvées au chômage ; dans onze provinces, il n'y a plus du tout de femmes travaillant dans les médias. Les talibans ont promulgué de nombreuses lois qui restreignent la liberté de la presse et favorisent la persécution et l'intimidation des médias et des journalistes. Cela a entraîné une augmentation de la censure et de l'autocensure, ainsi qu'une vague d'arrestations arbitraires de professionnels des médias. Depuis le 15 août 2021, au moins 80 journalistes ont été interpellés pour des durées variables et parfois de manière très brutale.
27.07.2022 : Dans un communiqué de presse, Amnesty International (AI) attire l'attention sur son nouveau rapport intitulé Death in Slow Motion : Women and Girls Under Taliban Rule. Depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021, les droits des femmes et des jeunes filles à la formation, au travail et à la liberté de mouvement ont été de plus en plus restreints. Selon AI, les femmes qui ont protesté pacifiquement contre ces règles répressives ont été menacées, arrêtées, emprisonnées et torturées. « Moins d’un an après que les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan, leurs politiques draconiennes privent des millions de femmes et de jeunes filles de leur droit de mener une vie libre et épanouissante », déclare Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. « Ces politiques forment un système répressif qui introduit des discriminations à l’égard des femmes et des filles dans presque toutes les facettes de leur vie. Chaque détail de leur quotidien – si elles peuvent aller à l’école, si et comment elles travaillent, si et comment elles sortent de chez elles – est contrôlé et soumis à d’importantes restrictions ». Cette oppression impitoyable de la population féminine afghane s'aggrave de jour en jour. La communauté internationale doit insister de toute urgence pour que les talibans respectent et protègent les droits des femmes et des filles.
Des recherches menées par Amnesty International ont révélé que le nombre de mariages d'enfants, de mariages précoces et de mariages forcés ne cesse d'augmenter en Afghanistan sous le règne des talibans. La crise économique et humanitaire, l’absence d’opportunités sur le plan scolaire et professionnel pour les femmes et les jeunes filles, la pression des familles pour épouser des membres des talibans, ainsi que celle exercée par les membres des talibans sur les femmes et les filles pour qu'elles les épousent sont les principaux facteurs de cette augmentation.
21.07.2022 : En juillet, l'ONU a publié son premier rapport sur la situation des droits humains en Afghanistan depuis la prise de pouvoir des talibans. Il y est documenté 237 assassinats qualifiés d'exécutions, comme le rapporte le TAZ. 160 d'entre eux concerneraient d'anciens membres des forces armées ou de l'appareil d'État du gouvernement précédent, les 77 autres des membres supposés ou réels de la branche afghane de l'État islamique ou de nouveaux groupes armés anti-talibans. A cela s'ajouteraient plusieurs centaines de cas « d' arrestations arbitraires » ou de détention sans contact avec le monde extérieur, 185 cas de torture et de mauvais traitements - dont ceux infligés à des journalistes et à des défenseurs des droits humains, 118 cas de violence excessive de la part de la police talibane et 217 cas de « punition cruelle, inhumaine ou dégradante », la plupart du temps pour des délits contre la morale talibane. L'ONU indique que les cas cités sont des « allégations » qu'elle considère comme crédibles sur la base de ses sources.
La direction générale de la sécurité (les services secrets des talibans) et le « ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice », qualifié de « police morale », sont notamment tenus pour responsables de nombreuses exactions. L'ONU fait remarquer qu'il y a un « manque de clarté » en ce qui concerne le cadre juridique en vigueur et que les talibans le laissent « apparemment délibérément vague ». L'ONU fait également remarquer que la situation des droits humains est « aggravée par la crise économique, financière et humanitaire d'une ampleur sans précédent qui touche l'ensemble du pays ».
02.07.2022 : La première grande assemblée des talibans au pouvoir en Afghanistan s'est achevée sans progrès notable en matière de droits des femmes ou de participation politique, rapporte la SRF. Selon le journal taz, les talibans ont convoqué du 30 juin au 2 juillet près de 5000 religieux supérieurs, anciens de tribus et hommes d'affaires de tout le pays - tous des hommes. Ils auraient été choisis par les administrations talibanes dans les provinces et les districts. Le chef des talibans, Haibatullah Achundsada, aurait été amené par hélicoptère. A son arrivée, les personnes présentes lui auraient renouvelé leur serment d'allégeance en levant la main, l'amir-ul-momenin, "chef des croyants" et de l'émirat islamique des talibans. Dans la déclaration finale de samedi, il était principalement question de la reconnaissance du gouvernement taliban et de la démonstration de la dévotion envers le chef suprême Achundsada. La communauté internationale a en outre été appelée à reconnaître le gouvernement taliban et à débloquer les comptes gelés contenant des fonds publics. Achundsada aurait annoncé vouloir imposer la loi de Dieu en Afghanistan, même si le monde s'attaquait aux talibans avec une bombe atomique. Jusqu'à présent, aucun pays n'a reconnu le régime des talibans.
22.06.2022 : Un double tremblement de terre important a secoué le sud-est de l'Afghanistan. Thomas Ruttig, expert de l'Afghanistan, commente l'événement dans le taz : « Comme si le régime répressif des talibans, la crise économique alimentée par les sanctions occidentales et les nouvelles attaques terroristes de « l'État islamique » ne suffisaient pas : désormais, une grave catastrophe naturelle vient également compliquer la situation des habitant-e-s d'Afghanistan ». Selon le vice-ministre taliban de la protection civile, Sharafuddin Muslim, au moins 920 personnes ont perdu la vie et 600 autres ont été blessées. D'autres autorités ont parlé d'au moins 1 000 morts. Un ancien collaborateur afghan de l'ONU, que le taz a pu joindre dans la province touchée, a rapporté : "Le nombre de victimes augmente chaque minute. De nombreuses maisons sont détruites. Des hélicoptères talibans du ministère de la Défense sont arrivés, mais les opérations de sauvetage ne démarrent que lentement".
08.06.2022 : Des journalistes du Washington Post ont reçu l'autorisation des talibans de se rendre dans la province du Panjshir et relatent dans leur article les combats permanents entre les talibans et les groupes d'opposition. Les représentants des talibans nieraient que des violences se produisent dans la vallée du Panjshir, bien que des milliers de troupes des talibans soient visibles dans toute la vallée. Les habitant-e-s rapportent que les attaques contre les positions des talibans sont monnaie courante, que des dizaines de personnes ont été tuées et que des civils ont été détenus lors d'arrestations à grande échelle. Les affrontements au Panjshir ne constituent pas une menace immédiate pour le contrôle des talibans sur la province ou sur l'ensemble du pays, mais la résistance violente au Panjshir sape des déclarations importantes qui légitiment les talibans : leur règne a apporté la paix en Afghanistan et leurs combattants sont capables de maintenir la sécurité.
22.05.2022 : Une nouvelle règle des talibans impose aux femmes journalistes de télévision en Afghanistan de ne se présenter devant les caméras qu'avec le visage voilé. Ainsi, selon ZDF, la chaîne afghane Tolonews serait contrainte de transférer ou de licencier toutes les journalistes féminines qui, comme c'était l'usage jusqu'à présent, n'apparaissent qu'avec un foulard. « Nous avons alors été obligées de nous couvrir la bouche et le nez », a déclaré la présentatrice Sonja Niasi. En solidarité avec les présentatrices, les journalistes masculins et les employés de Tolonews portaient également des masques faciaux dans les bureaux, a rapporté un correspondant de l'AFP.
19.05.2022 : En Afghanistan, la Commission indépendante des droits de l'homme (AIHRC) a été dissoute par les talibans. Elle n'est « pas considérée comme nécessaire », a déclaré à l'AFP le porte-parole adjoint du gouvernement, Inamullah Samangani. « Nous avons plusieurs autres organisations pour des activités liées aux droits de l'homme ». La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a parlé d'un « grave recul » pour la société civile afghane.
09.05.2022 : Comme prochaine étape dans leur volonté de prendre le contrôle total de la société afghane, les talibans afghans ont ordonné le 7 mai 2022 que toutes les femmes (à l'exception des enfants et des personnes âgées) doivent désormais se voiler en public, rapporte la SRF. Thomas Ruttig, expert de l'Afghanistan, commente également le "décret sur la burqa" sur son blog. Selon lui, la directive contient des sanctions en cas de non-respect, qui pourraient également s'étendre aux membres de la famille. Le New York Times fait remarquer que, selon le "ministère de la morale" qui a élaboré la directive, la burqa est le vêtement le plus approprié à cet effet. Mais d'autres formes de hijab seraient également acceptables, tant qu'ils couvrent le visage, les cheveux et le corps et qu'ils sont "opaques et suffisamment larges" pour dissimuler les contours du corps.
Tolonews rapporte que, selon un porte-parole du "ministère de la morale", si une femme ne porte pas de hijab, son lieu de résidence est d'abord recherché et son tuteur (père, frère ou mari) est informé et averti. En cas de récidive, le tuteur serait emprisonné pendant trois jours. Si le hijab n'est toujours pas porté, le tuteur devra se présenter devant le tribunal pour être puni.
03.05.2022 : Selon Alarabiya News, dans la ville d'Herat, des officiels talibans ont ordonné aux moniteurs de conduite de ne plus délivrer de permis de conduire aux femmes et de ne plus leur donner de leçons de conduite. Une jeune monitrice de conduite qui gère un institut de formation a déclaré à l'AFP que les talibans voulaient s'assurer que la prochaine génération de femmes n'aurait pas les mêmes chances que leurs mères. Comme pour d'autres décrets, les talibans auraient donné ces instructions oralement.
12.04.2022 : Une enquête d'"Opinion Video" du New York Times intitulée "The Taliban Promised Them Amnesty. Then They Executed Them" montre que les talibans ont mené une campagne de vengeance contre d'anciens alliés des Etats-Unis et du gouvernement afghan, alors qu'ils avaient annoncé une amnistie générale pour les anciens collaborateurs du gouvernement et les membres des forces de sécurité. Pour certains, ils ont même écrit des déclarations de garantie selon lesquelles les talibans ne se vengeraient pas sur eux. La vidéo du NY-Times, basée sur une enquête de sept mois, montre toutefois que près de 500 anciens employés du gouvernement et membres des forces de sécurité afghanes ont été tués ou ont disparu au cours des six premiers mois du règne des talibans. Rien que dans la province de Baghlan, l'équipe d'"Opinion Video" a constaté 86 homicides et 114 personnes disparues ont été identifiées dans la province de Kandahar. Selon "Opinion Video", les meurtres par vengeance sont très répandus et concernent toutes les régions du pays. Les images présentées sont profondément dérangeantes. Mais elles illustrent les dangers auxquels sont toujours exposés les prétendus "critiques* et opposants*" aux talibans
04.04.2022 : La Deutsche Welle rapporte comment les talibans imposeraient leur ligne dure également dans la politique médiatique. La prise de pouvoir des talibans aurait des conséquences radicales pour les médias nationaux. Selon Reporters sans frontières, 230 entreprises de médias ont été contraintes de fermer rien qu'au cours des quatre premiers mois de la prise de pouvoir des talibans - 6400 journalistes auraient perdu leur emploi. Cela n'est toutefois pas uniquement dû à la politique restrictive des talibans, mais aussi au manque de financement, explique Thomas Ruttig, cofondateur du think tank indépendant Afghanistan Analysts Network. Selon les directives des talibans, les journalistes doivent tenir compte des "intérêts nationaux, des valeurs islamiques et de l'unité nationale". Des directives supplémentaires peu claires ont conduit à l'autocensure. Dans certaines provinces, les talibans auraient déclaré que les femmes pouvaient travailler pour des stations de radio. Mais si une voix féminine se fait entendre dans le programme, les émissions sont interrompues, selon Reporters sans frontières.
28.03.2022: Comme l'ont rapporté le Zeit et d'autres médias, les talibans restreignent encore les droits des femmes afghanes. Désormais, elles ne peuvent plus monter seules à bord d'un avion et les agences de voyage ne leur délivrent plus de billets. Selon des employé-e-s des compagnies aériennes afghanes Ariana Afghan et Kam Air, ces dernières auraient reçu l'ordre de ne plus laisser monter à bord les femmes voyageant seules. Les femmes ne pourraient plus monter à bord d'un avion qu'en compagnie d'un homme de leur entourage. Deux agences de voyage ont confirmé à l'AFP qu'elles ne devaient plus émettre de billets pour les femmes voyageant seules.
28.03.2022 : Des sources indiquent à Reuters que les talibans ont ordonné à tous les employé-e-s du gouvernement de porter la barbe et de se conformer au code vestimentaire. Dans le cas contraire, ils seraient menacés de licenciement. Des représentants du ministère de la propagation de la vertu et de la prévention du vice patrouilleraient à l'entrée des bureaux du gouvernement afin de vérifier si les employés se conforment aux nouvelles règles.
23.03.2022 : Selon le TAZ, les talibans seraient revenus à la dernière minute sur leur promesse antérieure d'autoriser les écolières à retourner en classe à partir de la septième année. La réouverture nationale des écoles secondaires et des lycées pour les filles, annoncée pour mercredi, aurait été stoppée à la dernière minute - les raisons de cette décision ne sont pas claires.
16.03.2022 : Plusieurs médias, dont le Huffington Post, rapportent que les talibans ont lancé une campagne de perquisitions à Kaboul et dans d'autres villes afghanes au cours des dernières semaines. Un porte-parole des talibans les décrit comme une "opération de nettoyage" visant à rechercher des armes et des criminels. Des milliers d'Afghan-e-s craignent toutefois d'être poursuivi-e-s en raison de leurs liens avec l'ancien gouvernement ou avec les forces internationales. Les observatrices-teurs estiment que les talibans auraient profité du fait que l'attention du monde entier est tournée vers l'Ukraine. Les talibans auraient désormais commencé des perquisitions de masse et des personnes seraient enlevées.
07.03.2022 : Selon une enquête de Human Rights Watch, les talibans exercent une censure et une violence étendues contre les médias afghans dans les centres des districts et des provinces, et limitent drastiquement les reportages critiques en Afghanistan. Les journalistes rapportent avoir été menacé-e-s, détenu-e-s et battu-e-s par les talibans. De nombreuses et nombreux journalistes se voient contraints de s'autocensurer et de ne rapporter que les déclarations des talibans et les événements officiels. Les femmes journalistes ont subi les plus fortes répressions. Selon Fereshta Abbasi, chercheuse sur l'Afghanistan à Human Rights Watch, le harcèlement et les attaques des talibans contre les journalistes sont passés largement inaperçus en dehors des grandes zones urbaines, ce qui a incité les médias des provinces reculées à s'autocensurer ou à fermer complètement leurs portes.
28.2.2022 : La Deutsche Welle rapporte comment les personnes en situation d'handicap souffrent particulièrement de la pénurie actuelle de soins en Afghanistan. Le travail des organisations nationales et internationales pour les personnes en situation d'handicap continue d'être entravé par les talibans. Les jeunes femmes et les filles sont particulièrement sous pression. L'Afghanistan a l'un des taux les plus élevés de personnes en situation d'handicap au monde. Selon une étude de l'Asia Foundation, en 2020, 80 pour cent des adultes et 17,3 pour cent des enfants du pays vivaient avec une forme quelconque de handicap. Plus de 40 ans de guerre auraient laissé plus d'un million d'Afghan-e-s avec des membres amputés et d'autres restrictions de mobilité, de vision ou d'audition.
11.02.2022 : Le UNHCR publie sa position sur le besoin de protection internationale pour les personnes fuyant l'Afghanistan. Sur la base des rapports disponibles sur les violations des droits humains, l'organisation s'inquiète que les récents développements en Afghanistan conduisent à un besoin de protection accru pour les personnes fuyant l'Afghanistan. Les personnes qui ont quitté le pays en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur religion, de leur appartenance ethnique ou de leur activité professionnelle sont particulièrement concernées. Leurs proches seraient également particulièrement menacés.
Le UNHCR continue d'exhorter les États qui ont accueilli des réfugié-e-s afghan-e-s à faciliter et à accélérer les procédures de regroupement familial pour les membres de la famille resté-e-s en Afghanistan ou pour les personnes déplacées dans la région. Les retours forcés en Afghanistan doivent continuer à être suspendus.
09.02.2022 : Une porte-parole de l'ONU confirme à l'agence de presse Keystone-SDA qu'une délégation de talibans s'est rendue à Genève. La NZZ rapporte que les talibans ont participé à une conférence consacrée à l'aide humanitaire en Afghanistan. Cette conférence a été organisée par l'ONG Geneva Call, active depuis des années en Afghanistan. Des discussions avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont également prévues à Genève.
09.02.2022 : Le journaliste musical afghan Hamid Ehsan raconte sur BR Klassik comment les compositrices-teurs de musique doivent lutter pour survivre en Afghanistan depuis la prise de pouvoir. Les talibans auraient interdit toute musique, les studios d'enregistrement auraient été dévastés et les instruments brûlés. Les musicien-ne-s doivent depuis craindre pour leur vie.
26.01.2022 : L'Afghanistan Analysts Network analyse l'accès à l'éducation depuis la prise de pouvoir des talibans et compare l'accès à l'éducation avant et après leur prise de pouvoir. Sur la base d'entretiens menés dans 40 districts, l'AAN constate notamment les tendances suivantes :
- là où il y avait des écoles, la plupart des personnes interrogées ont rapporté que les garçons pouvaient aller à l'école jusqu'en 12e année et les filles jusqu'en 6e année ;
- là où l'éducation était déjà quasi inexistante ou limitée aux classes inférieures ou aux garçons, la situation n'a pas changé ;
- dans certains secteurs, la qualité de l'enseignement s'est détériorée, avec moins de classes proposées ou des enseignants qui ne viennent pas travailler ;
- dans de grandes parties du Nord, des écoles, y compris des écoles secondaires pour filles, sont restées ouvertes ou ont été rapidement rouvertes, bien que des problèmes de qualité et/ou de présence soient apparus dans certaines régions.
26.01.2022 : Human Rights Watch décrit dans un nouveau rapport la situation de plus en plus désespérée des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres ainsi que les personnes qui ne correspondent pas aux normes rigides de genre) en Afghanistan. Sous le règne des talibans, elles seraient exposées à de graves menaces pour leur sécurité et leur vie. Le rapport se base sur 60 entretiens avec des personnes concernées. Nombre d'entre elles racontent que des membres des talibans les ont attaquées ou menacées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. D'autres signalent des abus commis par des membres de la famille, des voisin-e-s et des partenaires amoureuses-x qui soutiennent désormais les talibans ou qui ont cru devoir agir contre les personnes LGBTI qui leur sont proches pour assurer leur propre sécurité.
25.01.2022 : La Deutsche Welle rapporte les discussions entre les diplomates occidentales-aux et les talibans à Oslo au début de cette semaine. Les autorités norvégiennes auraient déclaré que les discussions internationales avec les talibans n'étaient pas synonymes de légitimation de ces derniers. Les activistes afghan-e-s des droits humains ont critiqué la décision de la Norvège d'entamer des discussions avec les talibans. Les talibans eux-mêmes considèrent ces discussions comme une "étape vers la légitimation du gouvernement afghan", selon un porte-parole des talibans.
La Deutsche Welle parle d'un dilemme pour les gouvernements occidentaux : d'une part, ceux-ci accuseraient les talibans de violations des droits humains, d'autre part, la crise humanitaire sans précédent exigerait une collaboration avec le groupe islamiste fondamentaliste. Début janvier, les l’ONU a lancé le plus grand appel à l'aide humanitaire jamais lancé pour un seul pays, déclarant avoir besoin de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) pour l'Afghanistan afin d’empêcher l’aggravation de la crise humanitaire.
17.1.2022 : L'Afghanistan Analysts Network (ANN) décrit les attaques meurtrières contre la communauté chiite hazara dans l'ouest de Kaboul, en particulier dans le quartier de Dasht-e Barchi. Même après la prise de pouvoir des talibans, ce quartier reste le théâtre d'attentats et d'attaques à la bombe contre les Hazaras chiites. L'AAN parle d'un nouveau cycle d'attentats qui a renforcé la peur de la population. Certains ont décidé de quitter Kaboul pour s'installer dans des zones rurales, d'autres n'osent plus sortir de chez eux.
16.01.2022 : Selon l'AFP, lors d'une manifestation pour le droit au travail et à l'éducation des femmes à Kaboul, les talibans auraient utilisé des sprays au poivre contre plusieurs des quelque vingt participantes. Le correspondant de l'AFP a également vu les talibans confisquer le téléphone portable d'un homme alors qu'il filmait la manifestation. Les manifestations non autorisées sont interdites en Afghanistan depuis la prise de pouvoir en août.
14.01.2022 : Thomas Ruttig, expert de l'Afghanistan, publie sur son blog un article sur les premières tensions des talibans avec le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et l'Iran. Les relations avec le Pakistan, soutien régional des talibans, ne seraient pas non plus infaillibles. Début janvier, les talibans auraient abattu des clôtures frontalières qui, selon eux, avaient été érigées par les Pakistanais-e-s sur le territoire afghan. De plus, depuis décembre, des tirs ont eu lieu sur plusieurs tronçons de la frontière pakistanaise, longue de 2640 kilomètres, non reconnue par l'Afghanistan et non balisée.
10.02.2022 : Le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO) a publié hier un rapport contenant des informations sur l'Afghanistan. Ce rapport traite des développements survenus depuis la prise de pouvoir des talibans le 15 août 2021, notamment de la formation du gouvernement de transition et de l'incertitude de la population quant à l'application, variable selon les provinces, des décrets récemment promulgués ou des règles imposées localement. L'EASO aborde également la situation de groupes particulièrement menacés, comme les femmes, les journalistes, les ancien-ne-s membres des forces armées afghanes et la minorité ethnique des Hazara. La violence liée à la résistance contre les talibans et la détérioration de la situation humanitaire de l'ensemble de la population sont également abordées.
08.01.2022 : Le journal Die Zeit rapporte que les talibans ont arrêté Faisullah Jalal, professeur à l'université de Kaboul. Djalal s'était auparavant fait connaître dans tout le pays en critiquant publiquement le régime, dénonçant lors d'un débat télévisé le fait que les talibans réprimaient leurs détractrices et détracteurs. Djalal a qualifié le porte-parole des talibans, qui participait également au débat, de « veau ». Il s'agit d'une grave insulte en Afghanistan. L'arrestation de Daschalal a été confirmée par sa femme et par les talibans eux-mêmes sur les médias sociaux.
07.01.2022 : Selon le Guardian, les femmes des provinces de Balkh et de Herat n'ont plus le droit de se rendre dans les bains publics. L'utilisation de ces bains ou hammams est une tradition ancienne qui représente pour de nombreuses personnes la seule possibilité de se laver au chaud pendant les hivers très froids. Les femmes qui utilisent régulièrement les bains publics pour la purification rituelle prescrite par la loi islamique voient dans cette interdiction un nouvel exemple de la violation de leurs droits fondamentaux par les talibans. Elles craignent que l'interdiction ne soit étendue à d'autres régions du pays.
26.12.2021 : Selon une nouvelle règlementation du ministère pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, les femmes ne peuvent se déplacer sur de longs trajets qu'en compagnie d'un proche parent masculin, rapporte la Deutsche Welle. Elles devraient en outre porter un hijab, sinon il serait interdit de les emmener. L'ordonnance ne précise pas à quoi doit ressembler le hijab. Les talibans entendent généralement par là un voile allant de la tête aux pieds. Cette nouvelle règlementation demande en outre aux gens de ne plus écouter de musique dans leurs véhicules et de faire des pauses pour prier.
25.12.2021 : La Deutsche Welle rapporte que les talibans ont dissous la Commission électorale indépendante (CEI) et la Commission des plaintes électorales. Un porte-parole du gouvernement taliban à Kaboul aurait déclaré qu'il n'y avait pas besoin de ces organes. Selon lui, les ministères de la Paix et des Affaires parlementaires ont également été récemment supprimés.
22.12.2021 : Le Conseil Européen pour les Réfugiés et Exilés (ECRE) publie une compilation d'informations sur les programmes d'évacuation, les possibilités de protection et l'accès à l'asile en Europe pour les Afghans-e-s depuis août 2021. L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) est membre d'ECRE et a contribué au rapport avec des informations spécifiques sur la Suisse. En outre, ECRE publie une note d'orientation qui analyse les pratiques et les réponses politiques des pays européens à la situation en Afghanistan. L'accent est mis sur l'accès à la protection en Europe, les évacuations, la réinstallation et les voies sûres vers l'Europe.
21.12.2021 : Dans le journal Die Zeit, une journaliste afghane qui vit toujours en Afghanistan décrit comment les femmes ont été abandonnées à leur sort en Afghanistan. Lorsque les talibans sont arrivés dans la province de Bamyian, les refuges pour femmes ont dû fermer. Les femmes victimes de violence familiale et sociale extrême y avaient trouvé refuge auparavant. La plupart d'entre elles étaient déjà en très mauvaise santé mentale avant l'arrivée des talibans. Lorsque les talibans se sont emparés de la province, il ne restait que quelques heures pour trouver des proches de ces femmes suffisamment dignes de confiance pour qu'on puisse leur demander en toute bonne conscience de les accueillir. Mais pour la plupart d'entre elles, il n'y avait pas d'endroit sûr. Les habitantes sont retournées chez leurs maris violents - ou sont portées disparues.
15.12.2021 : Dans son nouveau rapport « No Escape : War Crimes and Civilian Harm During The Of Afghanistan To The Taliban », Amnesty International documente des cas de torture, d'exécutions extrajudiciaires et d'homicides perpétrés par les talibans. Mais les talibans ne sont pas les seuls responsables de la grande souffrance de la population civile : des civils auraient également été tués lors d'interventions de l'armée américaine et des forces armées afghanes.
13.12.2021 : La commissaire européenne aux affaires intérieures Ylva Johansson annonce que 15 États membres de l'UE se sont déclarés prêts à accorder une protection à environ de 40 000 personnes réfugiées afghanes. L'OSAR salue cette décision dans un communiqué de presse et demande que la Suisse participe aussi à cet effort et mette à disposition un contingent supplémentaire de places de réinstallation.
13.12.2021 : Dans le cadre d'un nouveau projet de recherche intitulé « Living in a collapsed economy », l'Afghanistan Analysts Network (AAN) montre quelle est la situation dans les foyers afghans dans cinq provinces différentes. Pour de nombreuses familles avec lesquelles AAN s'est entretenue, la situation économique était déjà précaire avant le récent effondrement économique. La plupart d'entre elles se trouvent dans une économie privée pratiquement sans argent. Les interviews montrent également que les maladies ont souvent d'énormes conséquences financières. Ce qui est particulièrement frappant dans les entretiens, c'est le manque quasi total d'options, même pour ceux qui s'en sortaient relativement bien par le passé. L'image globale donne un sombre mélange de résilience, de détermination et d'épuisement.
08.12.2021 : Dans un court reportage vidéo, la Deutsche Welle montre comment des Afghan-e-s tentent de passer en Iran avec l'aide de passeurs. Chaque jour, environ 5000 personnes traverseraient la frontière. Le voyage est dangereux, beaucoup sont déportés de l'Iran vers l'Afghanistan.
03.12.2021 : Selon le Spiegel, les talibans ont publié un nouveau décret sur les droits des femmes. Selon ce décret, il serait interdit de forcer les femmes non mariées ou les veuves à se marier. «Mais cela n’en fait pas pour autant des féministes, loin de là», précise le Spiegel, car depuis leur prise de pouvoir en août, les talibans ont de nouveau considérablement restreint les droits des femmes. Ainsi, de nombreuses femmes ne peuvent plus exercer leur travail, les filles se voient refuser l'accès aux écoles secondaires et les protestations des militantes sont violemment réprimées. En outre, depuis novembre, aucun film ou série mettant en scène des femmes ne peut être diffusé. Tous ces points ne sont pas abordés dans le nouveau décret.
02.12.2021 : SRF rapporte que la commission d'accréditation de l'ONU a refusé d'accréditer les représentants des talibans en tant qu'ambassadeurs de l'ONU. Les représentants du gouvernement précédent d'Ashraf Ghani conserveraient leur position. Une reconnaissance aurait été importante pour les talibans, car par la suite, de nombreux pays auraient accepté les talibans comme représentants légitimes de l'Afghanistan. Ce refus rend une reconnaissance internationale difficile.
01.12.2021 : Le HCR exprime sa profonde inquiétude face aux dangers croissants auxquels sont confrontés les Afghan-e-s qui tentent de fuir vers les pays voisins. Les frontières avec le Pakistan et l'Iran sont fermées aux Afghan-e-s qui ne disposent pas des documents nécessaires. Les frontières avec le Tadjikistan et l'Ouzbékistan sont complètement fermées. De nombreuses personnes afghanes entrées en Iran affirment avoir eu recours à des passeurs et avoir été exposées à de grands risques. En outre, depuis le mois d'août, un nombre croissant d'Afghan-e-s ont été expulsé-e-s du Pakistan, de l'Iran et du Tadjikistan. Le HCR appelle tous les pays à maintenir leurs frontières ouvertes pour les personnes qui ont besoin d'une protection internationale.
30.11.2021 : Selon Human Rights Watch (HRW), depuis leur prise de pouvoir en Afghanistan, les talibans ont exécuté de force ou fait disparaître plus de 100 anciens fonctionnaires de la police et des services secrets dans quatre provinces seulement, malgré l'amnistie annoncée. Dans son rapport intitulé « No Forgiveness for People Like You,' Executions and Enforced Disappearances in Afghanistan under the Taliban », HRW documente les exécutions ou les disparitions de 47 anciens membres des forces de sécurité nationale afghanes - militaires, policiers, agents de renseignement et miliciens - qui se sont rendus aux talibans ou ont été appréhendés par eux entre le 15 août et le 31 octobre 2021. HRW a recueilli des informations fiables sur plus de 100 homicides dans les seules provinces de Ghazni, Helmand, Kandahar et Kunduz.
28.11.2021 : SRF rapporte que le chef du gouvernement taliban en place, le mollah Mohammed Hassan Achund, s'est adressé pour la première fois au peuple afghan dans un message audio le 27 novembre. Il y aurait souligné que les talibans ont tenu leurs promesses en poursuivant leur lutte contre les forces étrangères jusqu'à la mise en place d'un gouvernement islamique et la stabilisation du pays. Il a affirmé que la famine, le chômage et la hausse des prix étaient déjà des problèmes avant la prise de pouvoir par les talibans. Selon lui, la crise économique pourrait être résolue si environ neuf milliards de dollars des réserves de la banque centrale afghane, bloquées depuis la prise de pouvoir des talibans, étaient débloqués.
22.11.2021 : Selon le directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui revient d’une visite de six jours en Afghanistan, la situation dans ce pays est catastrophique et ne fait qu’empirer. Selon le CICR, cette situation est d’autant plus exaspérante qu’elle pourrait en partie être évitée si la communauté internationale décidait de s’engager et de fournir l’aide humanitaire nécessaire pour éviter un effondrement des services essentiels comme les soins de santé et l’éducation. Les sanctions économiques destinées à punir les talibans touchent des millions d’Afghans et les privent des produits de base dont ils ont besoin pour survivre. Avant même l’arrivée de l’hiver, le pays fait déjà face à une grave crise alimentaire. La malnutrition est aggravée par la sécheresse, les mauvaise récoltes et l’effondrement économique. Ce sont les enfants qui en souffrent le plus.
Selon la BBC, le gouvernement taliban a envoyé un ensemble de directives aux chaines de télévision afghanes. Celles-ci comportent huit nouvelles règles, parmi lesquelles figurent l’interdiction pour les femmes d’apparaitre dans des séries télévisées, mais également l’ordre pour les femmes journalistes et les présentatrices de porter le foulard à l’écran. Selon le membre d’une organisation qui représente les journalistes en Afghanistan, interrogé par la BBC, ces nouvelles restrictions, inattendues, vont compliquer davantage le travail des journalistes et certains radiodiffuseurs pourraient être contraints de fermer.
12.11.2021 : La directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, s’alarme des informations qui font état d’une augmentation du nombre de mariage précoce de filles en Afghanistan. L’UNICEF estime que 28 pourcents des femmes afghanes âgées de 15 à 49 ans sont mariés avant d’atteindre l’âge de 18 ans. La situation des familles afghanes s’est considérablement dégradée en raison de la crise économique, de la pandémie Covid-19 et de l’arrivée de l’hiver. Parmi les familles les plus pauvres, certaines sont tellement désespérées qu’elles font le choix de faire travailler leurs enfants ou de marier les filles à un très jeune âge. Selon UNICEF, la décision des talibans de ne pas autoriser les filles à aller à l’école exacerbe encore la situation et augmente le risque de mariage précoce.
10.11.2021 : Sur son blog, l'expert sur l'Afghanistan Thomas Ruttig s’exprime sur la question de savoir si les talibans ont interdit la scolarisation des filles. Il explique que l'on peut y répondre globalement par la négative. Les talibans n'ont pas encore publié de directives politiques officielles à cet égard, mais des déclarations contradictoires ont été faites par des représentants individuels des talibans. Les dirigeants talibans des différentes provinces ont interprété ces dispositions différemment ; dans certaines provinces, mais pas dans toutes, il s'agit d'une interdiction implicite.
09.11.2021 : Reuters rapporte l'augmentation des attaques et des assauts de l'État islamique (EI) en Afghanistan. La violence de l'EI met un terme aux affirmations des talibans selon lesquelles le pays est plus sûr. De nombreux assassinats ciblés restent inexpliqués. Certains pourraient être le résultat de campagnes de vengeance locales. D'autres résultent du conflit de plus en plus ouvert entre les talibans et la ramification locale de l'EI. L'EI a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières de ces derniers mois en Afghanistan, tuant des centaines de personnes, notamment dans les grandes villes. La violence alimente les craintes que l'Afghanistan sombre de plus en plus dans le chaos, voire qu'il retombe dans la guerre civile.
06.11.2021 : Die Zeit rapporte que quatre femmes ont été tuées dans la ville de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, dont une militante des droits civils. Selon le ministère de l'Intérieur dirigé par les talibans, deux suspects ont été arrêtés. Des proches de la militante ont déclaré qu'elle avait tenté de se rendre en Allemagne via un pays tiers, mais que le contact avec elle avait été rompu. Selon France 24, trois sources à Mazar-i-Sharif ont rapporté que les femmes avaient reçu un appel téléphonique qu'elles pensaient être une invitation à un vol d'évacuation. Elles auraient été prises en charge par une voiture, puis retrouvées mortes plus tard.
02.11.2021 : CNN rapporte que depuis que les Talibans ont pris le pouvoir, de plus en plus de familles afghanes vendent leurs filles à des mariages précoces pour survivre. Ce sont surtout les familles les plus pauvres, souvent déplacées par la guerre et la sécheresse et qui pouvaient auparavant vivre de l'aide humanitaire, d'emprunts à des proches ou de petits boulots, qui seraient contraintes à cette pratique. Avec l'argent ou les biens qu'elles recevaient en échange de leurs enfants, les familles ne pouvaient généralement survivre que quelques mois.
25.10.2021 : Human Rights Watch (HRW) fait état d'une augmentation du nombre d'attaques ciblées et de bombardements menés par l'État islamique de Khorasan (IS/Daesh) à l'encontre de la minorité chiite d'Afghanistan. HRW mentionne notamment l'attentat suicide commis contre une mosquée chiite à Kunduz le 8 octobre et contre une mosquée chiite à Kandahar le 15 octobre, qui ont causé la mort de 72 et 63 personnes respectivement. Aux yeux de HRW, ces attaques constituent des crimes contre l'humanité.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, plus de la moitié de la population afghane, soit 22,8 millions de personnes, souffrira d'insécurité alimentaire aiguë à partir de novembre. C'est ce que révèle le dernier rapport du Cadre intégré de la classification de la sécurité alimentaire (IPC).
21.10.2021 : Six semaines après la fin des évacuations d'Afghanistan, Amnesty International publie une étude sur les possibilités qui s'offrent encore aux Afghanes et Afghans pour fuir le pays. L'organisation, qui dresse un bilan sombre de la situation, déplore qu'aucun pays n'ait gardé ses frontières ouvertes aux Afghanes et Afghans cherchant à fuir et appelle tous les États à prendre des mesures pour permettre aux personnes de quitter le pays, les exhortant à offrir une protection internationale aux Afghanes et Afghans se trouvant déjà sur leur territoire.
20.10.2021 : Dans son blog, Thomas Ruttig, expert sur l'Afghanistan, fait le point sur la situation dans le pays, deux mois après le retour au pouvoir des talibans : à ses yeux, les talibans n'ont pas encore été en mesure de ramener l'ordre dans le pays. En outre, la faillite économique et la pauvreté guettent l'Afghanistan. Ruttig évoque ainsi le rapport du Fonds monétaire international (FMI), qui estime que l'économie afghane pourrait se contracter de 30 % cette année. Il se fonde également sur le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui a averti en septembre que jusqu'à 97 % des Afghanes et Afghans seraient menacés de pauvreté d'ici le milieu de l'année prochaine. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, 95 pour cent de la population afghane peinent à trouver de quoi manger.
13.10.2021 : Amnesty International (AI) appelle les talibans à accorder à toutes les filles le droit à l'éducation. En septembre, les écoles secondaires ont été rouvertes aux étudiants. Cependant, les étudiantes se verraient en grande partie refuser l'accès. L'intimidation, les menaces et la violence des talibans à l'encontre des écoles ont également entraîné une baisse de la fréquentation scolaire dans tout le pays. Les enseignants, eux aussi, se tiennent de plus en plus à l'écart de leur travail par peur.
Selon le Guardian, depuis l'arrivée au pouvoir des talibans, il est devenu beaucoup plus difficile pour les Afghan-e-s souffrant de graves problèmes de santé de traverser la frontière au Pakistan afin d'obtenir une aide médicale. Auparavant, ces personnes ne rencontraient aucun problème pour passer la frontière, alors qu'aujourd'hui elles ne reçoivent pas d'autorisation des talibans, qui les accusent de vouloir quitter le pays. L'accès aux soins médicaux est d'autant plus important que les réductions budgétaires des donateurs internationaux ont aggravé le manque d'équipements médicaux. De nombreux médecins ont également fui le pays. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le système de santé afghan est au bord de l'effondrement.
12.10.2021: Selon le Tages-Anzeiger, le gouvernement suisse délivre des visas humanitaires à 38 cyclistes. Selon le SEM, la demande d'octroi d'un tel visa a été présentée par l'Union Cycliste Internationale (UCI). Les athlètes, dont certain-e-s sont encore mineur-e-s, sont gravement menacé-e-s et vont maintenant faire l'objet d'une procédure d'asile normale.
11.10.2021 : Selon Al-Jazeera, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, reproche aux talibans de ne pas avoir tenu leurs promesses concernant les droits des femmes et des filles. M. Guterres rappelle que lorsque les talibans ont pris le pouvoir en août, ils ont souligné qu'ils feraient respecter leurs droits. Il s'est dit « préoccupé » par le fait que cette promesse n'ait pas été tenue et a appelé les talibans à « honorer leurs promesses envers les femmes et les filles et à se conformer à leurs obligations en vertu du droit international des droits humains et du droit humanitaire. En outre, M. Guterres demande à la communauté internationale de fournir des fonds à l'Afghanistan : c'est le seul moyen d'éviter l'effondrement économique du pays ».
09.10.2021: La BBC rapporte une attaque suicide contre une mosquée chiite dans la ville de Kunduz pendant les prières du vendredi la semaine dernière. Au moins 50 personnes ont été tuées et 100 autres blessées dans l'attaque, qui a été revendiquée par le soi-disant « État islamique dans la province de Khorasan ». Ces dernières années, le groupe a régulièrement pris pour cible les chiites, qu'il considère comme des hérétiques. L'attaque est la plus meurtrière depuis que les talibans ont pris le pouvoir. Cinq jours auparavant, plusieurs personnes avaient été tuées dans un attentat à la bombe contre une mosquée près de Kaboul.
07.10.2021 : La radio SRF rapporte que les personnes originaires d'Afghanistan reçoivent difficilement des visas humanitaires. Sur les quelque 7800 demandes reçues par le SEM, dont la majorité concernait le regroupement familial, seules trois ont reçu une réponse positive. Sarah Progin-Theuerkauf, professeur de droit des migrations à l'Université de Fribourg, souligne qu'il existe certainement une marge de manœuvre juridique en matière de délivrance de visas humanitaires. En tant qu'État souverain, la Suisse peut délivrer autant de visas qu'elle le souhaite, a-t-elle déclaré. L'OSAR demande depuis longtemps la facilitation et l'accélération de la délivrance des visas humanitaires.
06.10.2021: Après plusieurs mois d'interruption, les talibans délivrent à nouveau des documents de voyage depuis le 5 octobre, rapporte le Washington Post. En plus des 25 000 passeports qui avaient déjà été demandés et payés à l'avance, les talibans veulent pouvoir délivrer jusqu'à 6000 passeports par jour. Le nom de l'État « République islamique d'Afghanistan » doit rester inchangé après la prise de pouvoir des talibans. La reprise du travail dans les bureaux des passeports a entraîné des files d'attente de plusieurs centaines de personnes. Selon les médias locaux, au moins 170 000 demandes de passeport ont été déposées au cours des deux derniers mois.
05.10.2021 : Amnesty International (AI) accuse les talibans de crimes de guerre. Selon l'organisation de défense des droits humains, les talibans ont tué 13 membres de la minorité hazara dans la province de Deykandi à la fin du mois d'août. Neuf membres des Forces nationales afghanes de défense et de sécurité (ANDSF) ont été exécutés de manière extrajudiciaire par des combattants talibans, alors qu'ils s'étaient rendus. Deux autres anciens agents de sécurité ont été tués alors qu'ils tentaient de s'échapper, selon AI. Deux civils sont également morts dans les tirs croisés. Amnesty International considère les exécutions extrajudiciaires comme des crimes de guerre.
02.10.2021 : La Deutsche Welle rapporte la peur de mourir des personnes LGBTQI en Afghanistan. Ils doivent se cacher, garder leur orientation sexuelle strictement secrète et la dissimuler. Pour un homme qui a des relations sexuelles avec un autre homme, il n'y a que deux punitions possibles, déclarait un juge taliban quelques semaines avant la prise de pouvoir : « Soit la lapidation, soit il doit se tenir derrière un mur qui lui tombe dessus. Le mur doit avoir une hauteur de deux mètres et demi à trois mètres. »
01.10.2021 : Selon Human Rights Watch, 32 journalistes et professionnel-le-s des médias ont été temporairement détenu-e-s depuis que les talibans ont pris le pouvoir. La plupart d'entre eux ont été libérés après avoir reçu un avertissement sur leur reportage. Certains ont déclaré avoir été battus. Outre ces arrestations, le service de renseignement des talibans a convoqué des journalistes et les a avertis que leurs reportages constituaient de la « propagande » et qu'ils devaient cesser.
28.09.2021 : Selon Der Spiegel, les talibans veulent appliquer de manière temporaire la constitution de 1964 sous le règne du roi Zahir Shah. Durant son règne, le roi n'était responsable ni devant le peuple ni devant le parlement.
CNN rapporte que Mohammad Ashraf Ghairat, nouveau recteur de l'université de Kaboul, interdit aux femmes de suivre les cours à l'université « jusqu'à ce qu'un environnement islamique soit créé ». Selon M. Ghairat, l'université travaille sur un plan visant à accueillir les étudiantes, sans préciser quand ce plan serait achevé. Il a en outre déclaré qu'il devrait être possible pour les femmes de suivre des enseignements dispensés par des professeurs, tant que les étudiantes se trouvent derrière un rideau dans la salle de classe.
La nomination de M. Ghairat au poste de recteur a suscité de nombreuses critiques quant à son manque de qualifications.
27.09.2021 : Le procureur général de la Cour pénale internationale a déclaré qu'il déposait une requête en vue de rouvrir l'enquête sur les crimes de guerre commis en Afghanistan, selon Reuters. L'accent sera mis sur les actes commis par les talibans et la milice de l'État islamique du Khorasan (ISIS-K). Ces enquêtes avaient été suspendues l'année dernière à la demande du gouvernement afghan de l'époque. Elles ont également porté sur des crimes présumés commis par les forces américaines et les troupes gouvernementales afghanes. Horia Mosadiq, militant afghan des droits humains, estime que l'exclusion de ces crimes est « une insulte aux milliers d'autres victimes de crimes commis par les forces gouvernementales afghanes et les troupes des États-Unis et de l'OTAN. »
26.09.2021 : Selon le portail d'information Gandhara, depuis l’arrivée au pouvoir des talibans, des dizaines de refuges pour femmes ont fermé leurs portes, brûlé des documents et renvoyé les femmes dans leurs familles auteures de maltraitances par peur des talibans. Les activistes craignent désormais que les filles et les femmes soient victimes de « crimes d'honneur ». Les refuges pour femmes font depuis longtemps l'objet de vives critiques dans ce pays profondément conservateur et patriarcal. Malgré les progrès réalisés en matière de droits des femmes depuis fin 2001, la violence domestique et le mariage forcé sont très répandus et le taux de suicide des femmes est parmi les plus élevés au monde.
25.09.2021 : Dans la ville de Herat, dans l'ouest de l'Afghanistan, les talibans ont pendu les corps de quatre kidnappeurs présumés qu'ils avaient précédemment abattus, selon la FAZ. Shir Ahmed Muhajir, gouverneur adjoint de la province de Herat, a décrit la pendaison des corps comme une « leçon » donnée à la population pour lui faire comprendre que les enlèvements ne seraient pas tolérés. L'un des hommes tués portait sur sa poitrine l'avertissement suivant : « C'est ainsi que les kidnappeurs sont punis ».
23.09.2021 : Human Rights Watch et l'Institut des droits de l'homme de l'Université d'Etat de San José décrivent les abus commis par les talibans à l'encontre des femmes dans la ville de Herat, depuis sa prise de contrôle le 12 août 2021. Selon le rapport, les talibans commettent des violations graves et généralisées des droits humains à l'encontre des femmes et des filles et répandent une grande peur. Les talibans identifié des personnalités féminines, ils limitent les déplacements des femmes en dehors de leur domicile et imposent des codes vestimentaires. Ils ont également fortement limité l'accès à l'emploi et à l'éducation.
Dans une interview accordée à l'Associated Press, le mollah Nooruddin Turabi, l'un des fondateurs du mouvement taliban, a déclaré que les exécutions et les amputations de mains seront à nouveau pratiquées conformément à la loi islamique, mais très probablement pas en public. Turabi était ministre de la justice sous le précédent régime taliban et chef du ministère de la « Propagation de la vertu et de la prévention du vice » (police religieuse). Sous le nouveau gouvernement taliban, il est en charge des prisons.
21.9.2021 : Amnesty International, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) documentent dans leur briefing comment les talibans ont progressivement démantélé les acquis en matière de droits humains des vingt dernières années depuis leur prise de pouvoir. Contrairement aux assurances répétées des talibans selon lesquelles ils respectent les droits de la population, il est démontré que la population civile et les soldats qui se rendent sont pris pour cibles et que les droits des femmes, la liberté d'expression et la société civile sont restreints. Les protestations ont été violemment réprimées par les talibans. Les organisations de défense des droits humains appellent le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à mettre en place une enquête indépendante et à documenter, collecter et préserver les preuves de graves violations des droits humains en Afghanistan.
20.9. 2021 : Selon CNN, les talibans ont ordonné aux femmes, employées auprès de la municipalité de Kaboul, de rester chez elles. Seules les femmes dont les tâches ne peuvent être effectuées par des hommes sont autorisées à venir travailler. L'un des seuls emplois que les femmes sont autorisées à occuper pour le gouvernement de Kaboul est le nettoyage des toilettes pour femmes, indique le communiqué.
19.9.2021 : La BBC rapporte que les écoles afghanes ont rouvert samedi, mais que seuls les garçons et les enseignants masculins sont autorisés à retourner dans les salles de classe. Les talibans excluent les filles de l'école secondaire (à partir de 13 ans). Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a été cité simultanément par l'agence de presse afghane Bakhtar comme ayant déclaré que les écoles pour filles rouvriraient bientôt. Il a déclaré que les responsables travaillaient actuellement sur la « procédure ». Mais de nombreuses écolières craignent de ne pas être autorisées à retourner à l'école.
18.9.2021 : Selon le FAZ, les talibans sont en train de transformer le ministère afghan de la Condition féminine en siège du « Ministère de la Prière et de l'Orientation et pour la promotion de la vertu et la prévention du vice ». Entre 1996 et 2001, la police religieuse a opéré sous un nom similaire, faisant respecter la charia par des exécutions publiques, entre autres.
13.09.21 : Lors de l'ouverture de la 48ème session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a déclaré qu'elle avait reçu des informations crédibles concernant le meurtre d'anciens membres des forces de sécurité afghanes par les talibans. Elle a également reçu des informations sur les arrestations arbitraires de membres de l'ancienne administration et de membres de leur famille. Les talibans vont également de maison en maison à la recherche d'anciens fonctionnaires et de personnes ayant travaillé avec les forces de sécurité et les entreprises américaines.
Selon la BBC, les talibans ont tué au moins 20 civils dans la vallée du Panchir, qui est en proie à des difficultés, dont un commerçant accusé de vendre des cartes SIM aux résistant-e-s. Son corps, qui portait des traces de torture, a été jeté devant sa maison quelques jours après sa disparition.
12.09.2021 : Le ministre de l'enseignement supérieur des talibans annonce que les femmes et les hommes suivront un enseignement séparé dans les universités, rapporte la BBC. Les femmes devront également respecter un nouveau code vestimentaire et des contrôles seront effectués pour s'assurer que les matières enseignées ne sont pas en contradiction avec les « valeurs islamiques, nationales et historiques ». La ségrégation entre les sexes s'applique également aux écoles primaires et secondaires.
09.09.2021 : Selon la BBC, deux journalistes afghans couvrant une manifestation de femmes à Kaboul ont été arrêtés par les talibans, menacés et battus à coups de fouet avant d'être relâchés après quelques heures. Selon des témoins, au moins 14 journalistes ont été arrêtés puis relâchés au cours des deux derniers jours.
08.09.2021 : Selon le Guardian, en réponse à plusieurs manifestations, les talibans ont publié un décret interdisant toute manifestation qui n'a pas été officiellement autorisée. Celles et ceux qui ne respectent pas l'interdiction s'exposent à de « graves conséquences juridiques ».
Les talibans annoncent que les femmes ne seront plus autorisées à faire du sport. Le Guardian cite un responsable taliban affirmant qu'il n'est pas « nécessaire » qu'une femme fasse du sport. De plus, elle risquerait d'exposer des parties de son corps.
07.09.2021: Selon UNICEF, près de 300 enfants auraient été transportés par avion sans leurs parents dans le chaos qui a régné à l'aéroport de Kaboul fin août. UNICEF suppose que ce nombre va augmenter en raison des identifications en cours, rapporte Die Zeit.
Selon le Guardian, les talibans envisagent d'utiliser la technologie d'identité numérique développée par les États-Unis pour traquer les Afghan-e-s qui ont coopéré avec la coalition internationale. Les talibans ont désormais accès aux systèmes et technologies d'identification numérique mis en place avec l'aide internationale.
Après la prise de pouvoir à Kaboul, les talibans ont promis de former un gouvernement «inclusif». Ils ont maintenant fait le contraire, selon la NZZ. Le journal le décrit comme un gouvernement des vainqueurs. Les vaincus, les représentants de l'ancien gouvernement afghan et les femmes en sont exclus.
06.09.2021 : Selon le Guardian, une militante des droits humains aveugle et commissaire de la Commission afghane indépendante des droits de l'homme (AIHRC) craint que les talibans négligent et discriminent les personnes en situation d'handicap. Elle estime que de nombreuses personnes dans le pays pensent que le handicap est une punition de Dieu pour les péchés des parents.
05.09.2021 : Selon le New York Times, environ 1000 personnes, dont des dizaines de citoyens américains et d'Afghans munis de visas pour les États-Unis et d'autres pays, sont bloqués à l'aéroport de Mazar-i Sharif depuis plusieurs jours. Ils attendent que les talibans leur autorisent de partir. Ce retard montre combien il est difficile pour les gouvernements étrangers de travailler avec les talibans, qui n'ont pas encore formé de gouvernement.
Selon un rapport du Tagesanzeiger, les femmes des universités privées doivent porter le niqab avec effet immédiat. Elles ne seraient autorisées à recevoir un enseignement séparé de celui des hommes. L'enseignant devrait également être tenue si possible par une femme.
04.09.2021 : Selon l'émission radio Echo der Zeit, environ deux douzaines de femmes ont manifesté pour leurs droits à Kaboul, ce qui a conduit à des affrontements avec les talibans. Les manifestantes ont été encerclées par une cinquantaine de forces de sécurité. Une femme a été blessée.
31.08.2021 : Les États-Unis annoncent qu'ils ont retiré leurs dernières troupes d'Afghanistan. Lors d'une réunion des ministres de l'intérieur de l'UE, ceux-ci ne parviennent pas à se mettre d'accord sur des engagements concrets pour accueillir les réfugiés d'Afghanistan. Au vu de l'évolution de la situation en Afghanistan, l'ONU exprime sa préoccupation et exige dans une résolution que les talibans permettent aux Afghans de quitter le pays à tout moment, sans entrave et par tous les moyens possibles, et qu'ils respectent les droits humains. L’OSAR appelle une nouvelle fois la Suisse à soutenir des routes migratoires sûres et un accès rapide à des procédures d'asile équitables.
30.08.2021 : Selon le Guardian, les attaques contre l'aéroport de Kaboul ont accéléré la fuite des Afghans à l'étranger. De nombreuses personnes ont fui vers le Pakistan. Ces derniers jours, des centaines de milliers de personnes auraient franchi le poste frontière de Spin-Boldak, dans le sud de l'Afghanistan. Environ 20'000 personnes sont sorties ces deux derniers jours. Selon le HCR, ce poste frontière est actuellement la seule issue, car les frontières avec le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan sont fermées et un visa et un passeport sont nécessaires pour entrer en Iran.
25.8.2021 : Le Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), de nombreuses ONG et des organisations de la diaspora publient un appel commun avec cinq revendications essentielles pour l’Afghanistan. L’appel cosigné par l’OSAR demande notamment l’évacuation des personnes particulièrement menacées et l’accès rapide à des procédures d’asile équitables en Europe.
24.08.2021 : Le DFAE déclare que l’ensemble du personnel local de la DDC et leurs familles ont été évacués de Kaboul. Tous les employés locaux qui souhaitaient quitter le pays ont ainsi pu être évacués de la capitale afghane. Pour l’heure, seuls 16 ressortissants suisses se trouvent toujours en Afghanistan.
18.8.2021 : La ministre de la justice Karin Keller-Sutter fait savoir lors d’une conférence de presse du Conseil fédéral que la Suisse va accueillir 40 collaborateurs locaux de la DDC et leurs familles nucléaires, soit 230 personnes au total, dans le cadre d’une action humanitaire.
- L’OSAR salue la décision du Conseil fédéral, mais elle estime que l’accueil de 230 personnes ne suffit pas ! Lisez à ce sujet notre communiqué de presse.