En matiĂšre de droit dâasile, le Tribunal administratif fĂ©dĂ©ral (TAF) constitue la derniĂšre instance de recours. Le collĂšge des juges, câest-Ă -dire lâorgane appelĂ© Ă statuer, se compose gĂ©nĂ©ralement de trois personnes. Afin de garantir lâimpartialitĂ© du collĂšge, il est formĂ© de maniĂšre automatique par lâapplication informatique Bandlimat, dont le rĂ©sultat est modifiĂ© a posteriori uniquement dans certains cas, portant par exemple sur les compĂ©tences linguistiques ou lorsque deux procĂ©dures connexes nâont pas Ă©tĂ© attribuĂ©es au mĂȘme collĂšge.
Mais selon les annonces faites par Tamedia et la SRF, ces changements d'attribution nâinterviendraient pas uniquement dans certains cas. Les deux mĂ©dias se fondent sur une Ă©tude juridique menĂ©e par les universitĂ©s de Zurich et de Berne, montrant que la composition des collĂšges a Ă©tĂ© modifiĂ©e dans un nombre significatif des cas analysĂ©s. En outre, les motifs justifiant la modification manuelle des collĂšges auraient Ă©tĂ© lacunaires dans plusieurs des cas. Enfin, lâapplication informatique aurait Ă©tĂ© accessible pendant plusieurs annĂ©es Ă des personnes tierces non autorisĂ©es.
Au TAF, les juges sont Ă©lu-e-s par le Parlement selon une reprĂ©sentation proportionnelle des partis en tenant compte des forces politiques. Il sâagit ce faisant dâassurer la diversitĂ© des opinions du Tribunal, afin que celle-ci se reflĂšte ensuite dans les dĂ©cisions. Lâapplication Bandlimat a Ă©tĂ© conçue pour garantir une composition Ă©quilibrĂ©e des collĂšges de juges.
Les accusations formulĂ©es Ă lâencontre du Tribunal administratif fĂ©dĂ©ral sont graves et nĂ©cessitent, selon lâOSAR, une investigation sans dĂ©lai par un organe indĂ©pendant.