Comme le montre le reportage du Rundschau, les forces de sécurité croates repoussent les personnes réfugiées de force de l’autre côté d’un fleuve frontalier. Ce reportage est le résultat de recherches communes menées par SRF, Spiegel, ARD, ZDF et Lighthouse Reports. Les nombreuses images témoignent de la violence utilisée : des réfugiés dont le haut du corps est couvert de traces de coups. Les policiers qui portent des matraques font manifestement partie de la police d’intervention croate et du Ministère croate de l’Intérieur.
Selon la SRF, ces forces de l'ordre sont financées par des fonds européens, notamment le « Fonds pour la sécurité intérieure » (FSI Frontières) pour la « gestion des migrations ». La Suisse y contribue également avec un montant total non négligeable de 138 millions de francs accordé sur la durée du fonds de sept ans.
Ce n’est pas la première fois que les médias parlent de ces « pushbacks » au niveau des frontières entre la Croatie et la Bosnie. En juin déjà , Rundschau avait diffusé une contribution similaire. Dans le passé, des « pushbacks » répétés ont été rapportés dans d'autres pays frontaliers de l’UE.
En tant que membre de l'accord Schengen/Dublin, la Suisse est étroitement associée à la politique migratoire de l’UE. S’il s’avère que les fonds FSI sont réellement utilisés pour organiser des pushbacks, il faudra plus de transparence sur l’utilisation des contributions suisses à ce fonds. L’OSAR attend de la Suisse qu’elle s’engage résolument en faveur du respect des droits humains au niveau des frontières extérieures de l’UE. Cela inclut notamment le droit de pouvoir entrer sur le territoire d’un État pour y introduire une demande d'asile. Demander l’asile est un droit humain. Il s’applique à toutes et tous, quelle que soit la manière d’entrer dans un pays.