Une guerre oubliĂ©e : l’OSAR appelle Ă  protĂ©ger les personnes rĂ©fugiĂ©es du Soudan

30 juillet 2024

La violence s’aggrave au Soudan. Des millions de personnes ont dĂ» s’exiler et risquent la famine. L’Organisation suisse d’aide aux rĂ©fugiĂ©s (OSAR) s’engage en faveur de l’octroi de l’admission provisoire aux personnes rĂ©fugiĂ©es du Soudan.

Une guerre civile sanglante dĂ©chire le Soudan depuis avril 2023. Le conflit opposant l’armĂ©e soudanaise (SAF) au groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF) a transformĂ© les troubles politiques et les problĂšmes socioĂ©conomiques qui sĂ©vissaient dĂ©jĂ  dans le pays en l’une des pires catastrophes humanitaires et engendrĂ© la plus importante crise de dĂ©placement de population au monde. La moitiĂ© de la population, soit environ 25 millions de personnes, a besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Aux graves violations des droits humains et crimes de guerre perpĂ©trĂ©s par les deux parties belligĂ©rantes s’ajoute la pire famine que le pays ait connue en vingt ans. Les combats armĂ©s, le manque d’accĂšs aux soins de santĂ© et la faim causĂ©e par la guerre ont dĂ©jĂ  coĂ»tĂ© la vie Ă  15 000 personnes.

Le conflit a Ă©galement poussĂ© douze millions de personnes Ă  l’exil : dix millions ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es Ă  l’intĂ©rieur du pays, dont prĂšs de trois millions qui l’ont Ă©tĂ© plus d’une fois, et deux millions se sont enfuies dans les pays voisins, au Tchad, au Soudan du Sud, en Éthiopie, en RĂ©publique centrafricaine ou en Égypte, oĂč elles se retrouvent exposĂ©es Ă  d’autres conflits armĂ©s locaux ou menacĂ©es de renvoi vers le Soudan.

Une insĂ©curitĂ© qui persiste aprĂšs l’exil

Peu de personnes du Soudan parviennent Ă  s’exiler en Suisse. Sur les 30 214 demandes d’asile dĂ©posĂ©es au total en 2023, elles n’en reprĂ©sentaient que 207. Pour 2024, ce nombre ne s’élevait qu’à 60 Ă  la fin juin. Face aux graves actions militaires au Soudan, le SecrĂ©tariat d’État aux migrations (SEM) a Ă©mis un moratoire sur les dĂ©cisions et l’exĂ©cution des renvois en fĂ©vrier dernier. Si celui-ci implique qu’aucune exĂ©cution de renvoi ne sera imposĂ©e et qu’aucune personne ne sera renvoyĂ©e sous contrainte vers le Soudan jusqu’à nouvel ordre, il a nĂ©anmoins aussi pour effet de bloquer le traitement de toutes les demandes d’asile dĂ©posĂ©es en raison du conflit armĂ©. Ce dernier point est problĂ©matique selon l’OSAR, car il contraint les personnes requĂ©rantes d’asile soudanaises Ă  attendre indĂ©finiment leur dĂ©cision d’asile dans une grande incertitude, et ceci est d’autant plus difficile Ă  comprendre qu’aucune accalmie n’est actuellement en vue au Soudan.

Le systĂšme juridique suisse prĂ©voit expressĂ©ment l’admission provisoire pour raisons humanitaires « si le renvoi ou l’expulsion de l’étranger dans son pays d’origine ou de provenance le met concrĂštement en danger, par exemple en cas de guerre, de guerre civile, de violence gĂ©nĂ©ralisĂ©e ou de nĂ©cessitĂ© mĂ©dicale Â» (art. 83, al. 4 de la loi sur les Ă©trangers et l’intĂ©gration, LEI). Ces critĂšres Ă©tant incontestablement satisfaits pour les personnes rĂ©fugiĂ©es du Soudan, l’OSAR demande que l’admission provisoire et, donc, l’accĂšs aux mesures d’intĂ©gration leur soient octroyĂ©s en Suisse en raison de la guerre civile qui perdure dans leur pays d’origine. Les personnes particuliĂšrement vulnĂ©rables devraient en outre ĂȘtre accueillies en Suisse et y bĂ©nĂ©ficier d’une protection au moyen de programmes de rĂ©installation et de visas humanitaires.

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